Deux jours après l'incident survenu à la centrale de Flamanville, le rassemblement organisé par le CRILAN devant les grilles de la préfecture de la Manche n'a attiré qu'une petite poignée de militants.
Initialement, le CRILAN entandait protester contre un "décret surprise" qui permet de prolonger la durée des travaux de l'EPR de Flamanville de 10 à 13 ans. Cette prolongation épargne à EDF d'en passer par un nouveau décret qui aurait nécessité l'organisation d'une nouvelle enquête publique. Mais pour les opposants au nucléaire, ce décret fait fi des problèmes de sécurité que posent les anomalies décelées sur la cuve du réacteur. "On se préoccupe bien plus du fric que l'EPR pourrait rapporter à EDF" estime Didier Anger, le président du CRILAN.
L'accident survenu jeudi dans la salle des machine du réacteur numéro 1 de la centrale de Flamanville est venu apporter un peu d'eau au moulin des anti-nucléaires. Ces dernières années, ils n'ont eu de cesse de protester contre la prolongation de la durée de vie des centrales. "Les installations vieillissent, observe encore Didier Anger. Flamanville devait durer 30 ans. Il y a déjà eu une prolongation de 10 ans. Et dire que certains voudraient aller au-delà de 50 ans... Où est la sécurité là-dedans ?"
Mais malgré cette actualité, la manifestation a fait flop. Ils ne sont qu'une petite vingtaine rassemblés devant les grilles de la préfecture. Dans la Manche, le nucléaire est pourvoyeur d'argent et de travail, mais il n'a jamais vraiment fait débat. Depuis quarante ans, Didier Anger est l'une des rares voix discordantes à se faire entendre avec constance. "Nous sommes ici devant la préfecture afin d'interpeller l'état qui tout autant impliqué dans l'industrie nucléaire à travers EDF et Areva que dans le contrôle avec l'Autorité de Sûreté Nucléaire. Ce fonctionnement n'est pas démocratique dit-il. Nous manifestons à la fois contre le nucléaire et pour la démocratie : les deux ne sont pas compatibles !"