Pour faire face au risque de saturation des bassins existants, EDF prévoit d'investir 1,25 milliards d'euros dans la construction d'une nouvelle piscine de combustibles nucléaires usés à La Hague.
Après l'opposition de la région Centre-Val-de-Loire qui ne souhaitait pas devenir "la poubelle nucléaire de la France", EDF avait demandé l'été dernier à Orano de "réaliser une étude de faisabilité pour l'implantation d'une nouvelle piscine d'entreposage à La Hague". Le choix du site du Cotentin semble désormais acté. EDF a annoncé ce jeudi 18 février un montant de 1,25 milliards d'euros pour le chiffrage d'un tel chantier, un montant "inclus dans la trajectoire financière de l'entreprise".
La projet prévoit la construction d'un bassin d'une capacité de 6.500 tonnes de combustibles, à côté des actuelles piscines Orano de la Hague où refroidissent 10.000 tonnes de combustibles irradiés dans les centrales françaises. La Hague est ainsi le site qui concentre le plus de radioactivité en Europe.
La mise en service du premier bassin est prévue pour 2034, a rappelé EDF. La France fait face à un besoin d'entreposage supplémentaire à l'horizon 2030, rappelle l'entreprise. Un second bassin est prévu dans un deuxième temps.
Une centaine d'emplois créés
La piscine "serait construite sur une parcelle appartenant aujourd'hui à Orano et qui deviendrait propriété d'EDF", a précisé l'entreprise lors d'une commission locale d'information sur le site nucléaire à La Hague. Les travaux de construction "mobiliseront en moyenne 300 personnes avec un pic de l'ordre de 500 personnes au plus fort du chantier de génie civil", a précisé EDF, maître d'ouvrage du projet. A compter de la mise en service, "sur une centaine d'années d'exploitation, l'installation créera environ 100 emplois sur le site (EDF et fournisseurs)", a précisé l'entreprise.
L'Autorité de sûreté nucléaire (ASN) a rendu en juillet 2019 un avis positif sur ce projet d'installation nucléaire de base (INB), selon EDF. Le 8 octobre le gendarme du nucléaire a toutefois demandé des "parades temporaires pour prévenir la saturation" des piscines actuelles et "estimé nécessaire que les options techniques et de sûreté d'une solution d'entreposage à sec", pratiqué couramment à l'étranger mais pas en France, lui "soient présentées".