Les cinq policiers municipaux du Mont Saint Michel vont être armés dès le mois de décembre prochain. L'ancien préfet de la Manche Jacques Witkowski l'avait annoncé à l'été 2016. Les armes et la formation sont financées par trois communes, le Mont Saint Michel, Beauvoir et Pontorson.
Un taser. C'est ce qu'ils portent à la ceinture depuis le mois d'août dernier. En décembre 2017, les cinq policiers municipaux du Mont-Saint-Michel auront aussi un 9 mm semi-automatique accroché à la ceinture. Vincent Lavieille préfère prévenir "On réagit en fonction du degré de menace que nous devons affronter. Il y a la matraque, le taser et ensuite, en dernier recours, l'arme à feu". En onze ans de métier au sein de la police municipale du Mont-Saint-Michel, c'est la première fois que Vincent est armé.
Légitime défense
Les touristes du Mont Saint Michel s'accordent tous pour dire que cette décision préfectorale de port d'armes est rassurante mais ils s'inquiètent tout de même. Selon l'un d'entre eux: "D'un côté c'est rassurant, mais d'un autre côté, on est jamais à l'abri d'une bavure policière." Le chef de la police municipale du Mont Saint Michel se veut rassurant: " Nous suivons tous une formation de 45 jours, deux semaines au total, nous tirons 300 cartouches. Ensuite nous devrons tirer 50 cartouches tous les ans. Pour le taser aussi nous sommes formés. Les agents assistent également à des cours de code pénal pour identifier les cas de réelle légitime défense" précise-t-il.
Formation
Presque 10 000 euros. Voilà le coût de la formation des cinq agents municipaux du Mont-Saint-Michel. Trois communes la financent via une convention tripartite: le Mont-Saint-Michel, Pontorson et Beauvoir. "Au début, nous n'étions pas forcement favorables à l'idée, et puis, après réflexion, nous nous sommes dit, il vaut mieux prévenir que guérir" confie Alexis Sanson, maire de Beauvoir.
Effet dissuasif
"On est conscients de la difficulté à gérer la situation. Chaque jour, 30 000 personnes transitent au Mont Saint Michel, la menace est partout. Regardez, avec les traversées, on ne peut rien contrôler. Les gens déposent des sacs au pied du mont et les dissimulent pour éviter de se faire voler, cela pourrait être des colis piégés" déplore Yann Galton. Le maire du Mont-Saint-Michel avoue que son objectif est plus modeste qu'il n'y parait: "On espère juste que cette mesure aura un effet dissuasif."
Reportage Elise Ferret et Joel Hamard
La sécurité au Mont-Saint-Michel
Au Mont-Saint-Michel, cinq policiers municipaux patrouillent, chaque jour, ils sont épaulés par des brigades de gendarmeries (Pontorson, Percy, Saint-James). En fonction du calendrier, des événements planifés au Mont-Saint-Michel et de l'affluence, Sentinelle peut aussi venir renforcer le dispositif de sécûrité.