Les salariés demandent aux trois anciens actionnaires de Remade de débloquer 3 millions d'euros pour financer des primes supra-légales à verser aux 210 personnes licenciées.
Le CSE s'est réuni ce matin mais il a été décidé de suspendre la réunion. Aucun avis n'a été émis concernant la reprise de la société par le britannique Suresh Radhakrishnan.
En revanche, les trois actionnaires de l'entreprise Remade sont appelés à débloquer la somme de 3 millions d'euros, avant le 21 janvier, pour financer une prime supra-légale destinée aux 210 salariés licenciés. Les salariés du groupe considèrent que cette somme doit être versée pour "la responsabilité morale" de ces actionnaires vis-à-vis de la faillite, consécutive à un problème de gestion.
Si les actionnaires devaient refuser de débloquer la somme de 3 millions d'euros, le CSE demanderait à la Direccte de s'opposer à la reprise de Remade par la société Fourth Wave Technology. Les salariés rappellent par ailleurs qu'ils ont des moyens "extra légaux" pour empêcher le nouveau propriétaire de prendre possession des lieux au 21 janvier. Ils entendent aussi s'opposer au transfert du stock de smartphones.
Les salariés envisagent également de porter plainte contre les trois actionnaires, au pénal.
Remade : la Justice tranche en faveur de la reprise par le britannique Suresh Radhakrishnan
La justice a tranché. Ce jeudi 16 janvier 2020, la décision du tribunal de commerce de Rouen était disponible au greffe dès 9 heures. Elle ordonne "la cession totale des actifs" de Remade à la société Fourth Wave Technology du britannique Suresh Radhakrishnan.Rien ne filtrait ce matin, sur le site de Remade à Poiley, dans la Manche. Le Comité social et économique, CSE, qui s'est réuni dans la matinée, n'a pas pris position sur la reprise, estimant qu'il y a trop d'incertitudes sur les modalités de calcul et de versement des primes de départ.
Deux propositions de reprise restaient en lice la semaine dernière
Le tribunal avait entendu les deux repreneurs potentiels le jeudi 9 janvier. L'un proposait de sauver 142 emplois, l'autre 118, selon les industriels interrogés par l'AFP à la sortie de l'audience à huis clos.L'ex-PDG de l'entreprise lancée en 2014 Matthieu Millet promettait de reprendre 142 emplois et de mettre 1,3 million de valorisation de valeur de stocks sur la table. "Je veux sauver mon bébé", avait-t-il déclaré à la presse après l'audience. Matthieur Millet a été par le passé interdit de gérer plusieurs autres entreprises. Remade fait par ailleurs l'objet d'une enquête préliminaire menée par le parquet de Rennes pour faux bilan.
De son côté le britannique Suresh Radhakrishnan affichait "plus de 25 ans d'expérience dans ce domaine" selon son avocat Vincent Pellier. Il proposait de reprendre 118 emplois en mettant 3,3 millions sur la table via Forth Wave Technology, une des sociétés qu'il a créées en 2019 et qui n'a pas encore d'employés. "Je pense que Remade est une très bonne société, une des rares à faire du reconditionnement de haute qualité. A plus d'un titre c'est un joyau de la France", avait alors déclaré à lapresse M. Radhakrishnan assurant vouloir développer l'export.
En liquidation judiciaire avec poursuite d'activité depuis le 28 novembre, Remade affiche un stock de 25000 à 33000 Iphones reconditionnés prêts à être commercialisés. Le groupe dont le site principal se trouve à Poilley, près du Mont Saint Michel (Manche), avait atteint un effectif de 680 personnes en
2019.