Rencontre : Louis Becker, enfant du 7ème art

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Louis Becker, une vie de cinéma
Louis Becker, invité de Vous êtes formidables le 25 mai ©France 3 Normandie

Louis Becker a 50 ans de vie de cinéma derrière lui. Celui qui réside presque à plein temps dans la Manche à Carteret, revient sur sa riche carrière de producteur de films et son incroyable saga familiale : trois générations qui ont fait l'histoire du cinéma français.

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Louis Becker, 66 ans, est passé par à peu près tous les métiers du cinéma, mais c'est dans la production de films qu'il a réellement bâti sa carrière, lui qui avoue n'avoir jamais eu l'impression de "travailler, tellement il s'est toujours amusé !". Le réel déclic a eu lieu à l'âge de 14 ans, quand il a commencé à réaliser de petits films super 8 avec un copain aussi passionné que lui. Mais, cette vocation n'a rien d'étonnant pour ce fils et petit-fils de deux des plus grands réalisateurs de films français.

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Le cinéma en héritage

Louis n'a que peu connu son célèbre grand-père réalisateur Jacques Becker puisqu'il est mort en 1960. Il aura été un des réalisateurs phares du cinéma français des années 40/50 avec, pour ne citer que ceux-là : Casque d'Or en 1952, avec Simone Signoret, Touchez pas au Grisbi, avec Jean Gabin en 1954 ou encore Ali Baba et les 40 voleurs avec Fernandel , la même année... 

Dans la famille Becker vient ensuite le fils Jean Becker, père de Louis, et réalisateur, qui vient tout juste de fêter ses 90 printemps et a encore sorti l'année dernière un long-métrage avec Gérard Depardieu : "Les Volets verts". De "Tendre Voyou" avec Bebel en 1966 aux "Enfants du marais" en 99, en passant par  "L'été meurtrier" en 83 avec la mythique Isabelle Adjani, il aura marqué le cinéma français.

Mais avant de collaborer avec son père Jean sur de nombreux films en tant que producteur, Louis Becker a tracé sa propre route faite de rencontres, de chance, de culot...

Stagiaire sandwiches pour Luis Bunuel

Louis Becker raconte que son père Jean a toujours été un père à la maison avant tout et non un cinéaste, plutôt à lui parler foot que pellicule. C'est en fait, avec un ami de Lycée, Darius Khondji, branché aussi cinéma, qu'ils vont tourner en super 8 leurs premiers petits films et que Louis va vraiment se laisser piquer aussi par le virus. Louis se souvient "A 14 ans, Darius m'avait dit, tu verras un jour mon nom sera au générique avec Bertolucci.... je lui disais : arrête, tu es mégalo ! Et un jour, au générique de "Beauté volée", je vois "Film by Bertolucci et Darius Khondji" ! Son ami est en effet devenu l'un des plus grands directeurs photos, ayant même eu des nominations aux oscars et aux césars !...

Louis Becker n'a pas non plus à rougir de son parcours. À 18 ans, il entre par la petite porte, en tant que stagiaire sandwiches sur le film du grand réalisateur Luis Bunuel "Cet obscur objet du désir", un peu aidé par papa qui prétend que son fils parle espagnol… Le tournage faillit tourner à la catastrophe, comme le raconte amusé Louis, lorsqu'il s'est retrouvé à devoir gérer une centaine de figurants espagnols dans une gare… alors que bien sûr, il ne parlait pas un mot d'espagnol…

N'ayant pu intégrer l'école de cinéma américaine dont il rêvait, il va ensuite faire pas mal de petits boulots sur des films avant d'assister son père sur l'Eté meurtrier". Mais, c'est sa rencontre avec l'équipe du Splendid et notamment Thierry Lhermitte, avec qui il va nouer une amitié indéfectible, qui va sceller sa vocation de producteur.

La production, c'est une loterie !

En 1986, il produit "Nuit d'Ivresse" avec Josiane Balasko et Thierry Lhermite et c'est un carton ! C'est le début d'une grande amitié avec Thierry Lhermite : "mon parcours avec Thierry a été merveilleux ; je lui dois tout... c'est un honnête homme et un type formidable ! " Ils vont produire cinq films en tout : "Le prince du Pacifique", "L'ex-femme de ma vie", "4 garçons dans le vent" et surtout "Un Indien dans la ville" en 1994. Le film fera 8 millions d'entrées !! Au départ, Thierry Lhermite était venu le voir avec un petit scénario pas trop finalisé qu'il retravaillera avec Patrick Timsit pour devenir ce film culte pour toute une génération...

On espère toujours refaire le coup de l'Indien !

Louis Becker, producteur

Louis Becker va aussi produire huit films de son père, Jean Becker, parmi lesquels : "Dialogue avec mon jardinier", "La tête en friche" ou encore "Deux jours à tuer" avec Albert Dupontel. Louis avoue "on a le sang chaud lui et moi, … On s'engueule tout le temps, mais on s'adore !". Une association familiale productive puisque Jean Becker à 90 ans, a encore sorti "Les Volets verts" l'année dernière avec Gérard Depardieu qui reste "un des plus grands acteurs au monde" pour Louis.

Depardieu, à son âge, pourrait encore jouer un enfant de 17 ans !

Louis Becker

Un demi-retraité heureux

Après cette carrière de producteur bien remplie et une vie tournée vers le cinéma, Louis Becker ne semble pas prêt de refermer complètement la porte du studio. Lui qui "n'a jamais vraiment eu l'impression de travailler" se consacre à l'écriture d'un livre et participe à différents projets tournés vers la jeune génération. Il participe notamment avec son organisateur Maxime Delaunay au festival les Egaluantes qui a lieu tous les ans en novembre à Carentan-les-Marais. Ce festival du film normand aura lieu cette année pour la 8ᵉ édition. Louis s'occupe de la section court-métrage, "ça m'amuse et ça peut permettre de faire émerger des talents". 

Et la production ? Louis n'est pas catégorique, même s'il ne mâche pas ses mots quand il parle des producteurs de films "qui lisent un scénario, la calculette à la main : ça m'emmerde ! (...) Les gros groupes énormes font des films qui ne m'intéressent pas"

Cependant, il reste optimiste. "C'est en train de changer, et les talents reviennent sur le devant de la scène, le cinéma français est en train de repartir, il y a beaucoup de jeunes formidables".

Enfin, lorsqu'on lui demande ce dont il est le plus fier dans sa carrière, Louis Becker répond bienheureux " Mon amitié avec Thierry (Lhermitte), ma femme et mes enfants !" La famille, toujours la famille, la sienne ou celle que l'on s'est construite. 

D'autres histoires de gens formidables à découvrir dans notre émission tous les matins à 10H animée par Anne Boétie.

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