En avril 2015, des anomalies dans la composition de l'acier de la cuve de l'EPRe avaient été rendues publiques. Ce lundi, un groupe d'experts se réunit pour deux jours au siège du gendarme du nucléaire pour rendre un avis sur cet épineux dossier.
Des militants anti-nucléaires se sont réunis ce lundi matin devant le siège de l'Autorité de Sûreté Nucléaire (ASN), à Montrouge, où débute une réunion de deux jours au cours de laquelle un groupe d'experts doit se pencher sur l'épineux dossier de la cuve de l'EPR. En avril 2015, des anomalies dans la composition de l'acier de cette cuve (notamment l'acier composant son couvercle) étaient rendues publiques par le gendarme du nucléaire.
Remise de la pétition signée par 35k p. contre la validation de la cuve de l'#EPR ce matin devant le siège de l'@ASNhttps://t.co/npgarA8qz1 pic.twitter.com/gABkloYZx7
— Sortir du nucléaire (@sdnfr) 26 juin 2017
L'ASN doit s'appuyer sur cette réunion d'experts pour rendre un premier avis début juillet. L'avis définitif sera donné à l'automne et conditionnera la mise en service de l'EPR, pour l'instant programmée en 2018. La cuve constitue un équipement particulièrement sensible: "Elle contient le combustible et participe à la seconde barrière de confinement de la radioactivité", rappellait l'ASN dans son communiqué en avril 2015.
Les explications de Gwenaëlle Louis
La semaine dernière, le Haut Comité pour la transparence et l'information sur la sûreté nucléaire (HCTISN), qui s'est saisi du dossier en 2015, déclarait que EDF et Areva avait manqué de transparence envers le public quant à leur gestion de ce dossier. Les deux groupes avaient contesté cette accusation.
"Il y a un vrai enjeu de sûreté", a expliqué ce lundi midi sur notre antenne David Boilley, président de l'association pour le contrôle de la radioactivité dans l'Ouest (ACRO), "la cuve doit maintenir la radioactivité, c'est la seconde barrière de confinement. Il n'y a pas de secours. Si une pompe tombe en panne, on peut utiliser une pompe de secours. Pour la cuve, il n'y a pas de cuve de secours; Donc, il ne doit y avoir aucun doute sur la capacité de confinement de cette cuve."
Interview intégrale David Boilley, président de l'ACRO
EDF et Areva alertés dès 2005 ?
Officiellement, ces anomalies dans la composition de l'acier de la cuve ont été détectés par Areva fin 2014. Mais des documents récemment dévoilés par nos confères de France Inter tendent à démontrer que l'Autorité de Sûreté Nucléaire avait alerté, dès 2005, EDF et Areva sur des dysfonctionnements de l'usine du Creusot où a été fabriquée la cuve qui équipe le réacteur de l'EPR de Flamanville.Anomalies sur la cuve de l'EPR de Flamanville : des documents accablent encore EDF et AREVA - France 3 Normandie
Nos confrères de France Inter produisent des échanges de lettres qui confirment qu'EDF et Areva "avaient été alertées dès 2005 des dysfonctionnements" de l'usine du Creusot où a été fabriquée la cuve qui équipe le réacteur de l'EPR de Flamanville.