La FDSEA et les JA de la Manche exigent que soient appliqués les accords conclus lors des États Généraux de l'Alimentation. A l'issue de la manifestation, les agriculteurs estiment avoir été "entendus" par le préfet.
Il est des rituels auquel on ne coupe pas. Avant de disperser leur manifestation, les agriculteurs ont, comme de bien entendu, déversé le contenu de leurs remorques devant les grilles de la préfecture : du lisier, des bâches plastiques, des pneus. Mais le rituel comporte aussi quelques gradations : estimant avoir été "entendus" par le préfet qui s'engage à faire remonter leurs doléances, les agriculteurs ont consenti à ne pas y mettre le feu.
Bien qu'ils soient "en colère", les manifestants ont le sens du calendrier. La manifestation nocturne intervenait quelques heures après la réception d'un millier d'agriculteurs par Emmanuel Macron à l'Élysée, et deux jours avant l'ouverture du salon international de l'agriculture.
Pour une "juste répartition de la valeur
"Les États Généraux n'ont servi à rien puisque le climat est toujours aussi détestable au niveau des négociations commerciales. La charte signée par tous les protagonistes n'a donc servi à rien, sauf à nous calmer puisque nous avions beaucoup d'espoirs," se désole Anne Jeanne, secrétaire générale de la FDSEA de la Manche.
A l'issue d'une entrevue, le préfet de la Manche s'est engagé à faire remonter les doléances des agriculteurs de la Manche. "Ce qu'on sait aujourd'hui, c'est que la stratégie du président Macron avec des états généraux, des conclusions et des ordonnances pour que ça aille vite, il s'y est encore engagé aujourd'hui pour qu'on en ait des effets dès cet automne" veut croire Antoine Maquerel des Jeunes Agriculteurs de la Manche. La charte signée par les transformateurs et les distributeurs prévoit notamment "une juste répartition de la valeur".
Reportage de Catherine Berra et Sylvain Rouil