La filière ostréicole a beaucoup souffert fin 2023 en raison de la contamination des huîtres par un virus. En Normandie, certains professionnels du secteur étaient à l'époque privés de commercialisation. Tous veulent relancer l'activité dès ce printemps. Mais les solutions pour éviter efficacement le retour du norovirus se font attendre.
Le Norovirus a une nouvelle fois joué les troubles fêtes fin 2023 dans l'activité des ostréiculteurs. Les ventes d'huîtres avaient été interdites dans plusieurs secteurs de Normandie, plus important bassin conchylicole de France.
Un coup d'arrêt pour les professionnels du secteur à l'époque, qui attendent aujourd'hui encore des solutions pour éviter de nouvelles déconvenues.
"Si en amont, il n'y a pas des choses de faites et des corrections qui sont apportées sur l'assainissement général, on ne pourra pas de notre côté corriger le tir. Il faut résoudre ces problèmes-là" argue Guillaume Lefèvre, ostréiculteur du GAEC "La Tatihou" à Saint-Vaast-la-Hougue dans la Manche.
Construction de grands bacs de décantation
Face à la situation, Hervé Morin avait témoigné son soutien aux ostréiculteurs en décembre 2023 en interpellant le gouvernement pour qu'ils prennent "les mesures d'indemnisation qui s'imposent".
Trois mois plus tard, ce jeudi 7 mars, le Président de la région Normandie a annoncé des pistes d'actions pour éviter que le scénario ne se répète et notamment la potentielle "construction de grands bacs de décantation" pour les exploitants.
Une solution efficace en bout de circuit, mais la plupart des observateurs et acteurs du secteur conchylicole s'accordent sur le fait qu'il faut surtout régler le problème à sa source.
Nous voulons que les maires mènent une action vigoureuse pour mettre aux normes les assainissements et faire en sorte qu'ils soient raccordés au réseau de tout à l'égout.
Hervé Morin, Président de la région Normandie
Reconquérir la confiance des clients
Selon Florent Le Goff, directeur adjoint en charge de l'eau à l'agglomération du Cotentin, "la problématique serait plus liée à l'assainissement individuel plutôt que l'assainissement collectif. On a identifié un certain nombre d'installations qui sont non conformes à la réglementation. On impose aux propriétaires des mises aux normes des travaux".
Dans l'attente de ces changements, les ostréiculteurs continuent leurs activités et abordent l'arrivée du printemps avec l'espoir d'une confiance du consommateur retrouvée. Et une reprise des ventes.
"On sent qu'il y a une petite réticence au niveau de la clientèle donc il faut les reconquérir, souligne Stéphanie Lefèvre, ostréicultrice du GAEC "Le Tatihou". "Leur dire que toutes les analyses sont bonnes, que tout va bien, que l'on suit le produit et qu'ils peuvent se faire plaisir avec des huîtres de printemps". En attendant que les affaires reprennent pour de bon.