Un boa constrictor en pleine nature : c'est la surprenante découverte réalisée par un groupe de chasseur dans le centre-Manche, samedi 10 février 2024. Une enquête a été ouverte par l'Office français de la biodiversité pour connaître la provenance de l'animal.
La vingtaine de chasseurs engagés dans une battue aux sangliers à Vaudrimesnil (Manche) a été quitte pour une sacrée surprise, voire une petite frayeur. Samedi 10 février, ils sont tombés nez à nez avec un immense serpent : un boa constrictor !
Un serpent pas dangereux
Ils se sont rapidement rendu compte que l'animal était mort. Le serpent, inerte, a été "retrouvé dans une petite mare", rapporte l'un des auteurs de la découverte à La Presse de la Manche, qui a ébruité l'affaire. Après l'avoir extirpé de l'eau avec un bâton, les chasseurs ont contacté la mairie.
C'est ensuite l'OFB, l'Office français de la biodiversité, qui a récupéré l'animal. Contrairement à une idée reçue très répandue, "le boa constrictor, aussi appelé imperator, n'est pas considéré comme dangereux", explique Guillaume Binet, chef du service départemental de l'OFB dans la Manche.
Cependant, sa présence dans un environnement naturel dans la Manche est tout à fait anormale. Dans un milieu naturel comme le nôtre, notamment en hiver, un boa ne peut survivre parce qu'il fait trop froid. À l'état sauvage, ce type de serpent ne se trouve que sur le continent américain. Alors, comment celui-ci a-t-il pu arriver jusqu'en Normandie ?
Un serpent échappé ou abandonné ?
Les analyses menées durant la semaine n'ont pas permis de déterminer sa provenance. "Le spécimen retrouvé n'est pas identifié", constate l'expert de l'OFB. Contrairement à une obligation légale pour tout détenteur, "il n'était pas 'pucé', c'est-à-dire marqué et enregistré à l'IFAP (identification de la faune sauvage protégée)". L'absence d'identification est un délit passible d'une contravention de 5e classe, soit 1 500 € d'amende.
Soit l'animal s'est échappé du domicile de son propriétaire, soit celui-ci s'en est débarrassé, parce qu'il n'en voulait plus, ou parce qu'il était mort. En tout cas, il nous est impossible de déterminer s'il était vivant ou mort quand il est arrivé dans le milieu naturel.
Guillaume Binet, OFB de la Manche
Un boa constrictor peut mesurer jusqu'à 2 mètres de long. Pour autant, lorsqu'il décède, son détenteur ne peut abandonner son cadavre dans la nature. Il est tenu de faire appel à un service d'équarrissage.
C'est la première fois que l'OFB de la Manche recense un boa constrictor en pleine nature, même mort. Aurélie Gigan, maire de Saint-Sauveur-Villages, la commune nouvelle dont fait partir Vaudrimesnil, espère que ce sera la dernière.