Après une année d'interruption pour cause de covid, les amateurs de chevaux ont pu de nouveau ce samedi applaudir les champions galopant sur le sable de Jullouville, l'un des seuls hippodromes marins en Europe.
C'est l'un de nos points communs avec nos voisins bretons. Les quatres derniers hippodromes marins d'Europe sont situés en Bretagne (Plestin-les-Grèves et Ploubalay-Lancieu dans les Côtes d'Armor, Plouescat dans le Finistère) et en Normandie. A Jullouville, dans la Manche, la tout première course a été organisée sur la plage en 1886. L'hippodrome marin est reconnu officiellement dans le circuit en 1910. Et depuis, seules deux guerres mondiales et une pandémie ont mis entre parenthèse ce rendez-vous prisé des amoureux des chevaux.
En ce mois de mai 2021, c'est l'heure des retrouvailles. Thérèse, venue en voisine de la Hayes Pesnel, est une habituée. La retraitée se rend dès qu'elle le peut sur les champs de course. Mais Jullouville a une saveur toute particulière. "C'est superbe les courses à Jullouville. Il y a le cadre de la plage, c'est magnifique, c'est formidable. On ne vient pas pour jouer, jeuste pour le plaisir." Grégory Simon, l'un des cent engagés du jour, le confirme. "L'ambiance c'est super et en plus le public est de retour. Niveau paysage, c'est top. La plage c'est....vive les vacances ! Avec ça on pense moins qu'on est au boulot", s'amuse le driver, "Même si on reste concentré."
"Les gens aiment beaucoup et on a l'impression que les chevaux s'appliquent sur le sable. Ça les change. Le bruit des sabots les motive beaucoup et les chevaux qui font des fautes sur l'herbe n'en font pas sur le sable", estime Claude Legrand qui préside depuis 28 ans la société des courses hippiques de Jullouville, l'organisatrice de cet événement annuel. "Ce rendez-vous a lieu une fois par an, entre le mois d'avril et le 15 juin. Il faut choisir un coefficient de marée qui soit au minimum de 95 et l'idéal c'est que la mer soit basse à 16 h 30 pour commencer les courses à 14 h 30."
"C'est la mer qui commande"
Cette année, "les habitués sont arrivés un peu trop vite", regrette le président. Car le coup d'envoi de la première course est programmé un peu plus tard. En raison de la marée. "C'est la mer qui commande", rappelle Claude Legrand. "La veille au soir on commence à mettre des piquets dans la grève, ce sont des repères pour le lendemain.". Le jour de la course, la piste de 400 mètres de long et 35 mètres de large se dessinent peu à peu au ryhtme de la marée. "On commence à poser quand la mer est partie. Au fur et à mesure qu'elle descend, on travaille." Il faut entre une heure et une heure 30 pour créer cette piste qui quelques heures plus tard sera balayée par la mer. en attendant l'année prochaine.