Le service des urgences de l'hôpital de Valognes a fermé l'été dernier. Sept mois plus tard, un centre de soins non programmés ouvre ses portes. Mais les cas les plus graves sont toujours traités aux urgences de Cherbourg, déjà saturées.
C'est une solution qui a été dévoilée en octobre dernier, à l'issue d'une réunion au ministère de la santé. Pour pallier la fermeture du service des urgences de Valognes le 6 août 2015, l'hopital se voit doté d'un service de soins non programmés. Un service des urgences "allégé", ne fonctionnant que du lundi au vendredi, de 8 h à 18 h 30, et qui ne traite que les cas les moins graves. "Les difficultés respiratoires, les douleurs thoraciques, les états de choc, tout ça on ne prend plus en charge", explique Antony Le Renard, chef de pôle. En cas d'urgence importante, direction Cherbourg, à 20 km de Valognes.
Cherbourg, c'est là que sont assurées toutes les urgences du secteur depuis la fermeture du service de Valognes (les deux sites font partie du même établissement, le centre hospitalier du Cotentin). En janvier dernier, le personnel cherbourgeois, à bout de nerfs, témoignait de la situation explosive de leur service. Deux mois plus tard, les tensions sont toujours vives.
Ce lundi matin, les représentants syndicaux se sont rassemblés devant le centre de soins non programmés pour dénoncer la situation des urgences dans le Cotentin. "Vous arrivez à 18 heures dans le service des urgences de Cherbourg, vous avez des brancards partout avec des pauvres gens", explique Jean-Christophe Lecacheux, infirmierà l'hôpital de Valognes, "quand vous avez des gens qui attendent 5-6-7 heures sur des brancards....on a honte".
Selon la direction de l'hôpital de Valognes, c'est l'impossibilité de recruter suffisamment de médecins qui a entraîné la fermeture du service des urgances. Mais, comme l'expliquait un médecin à l'une de nos équipes la semaine dernière, le site cherbourgeois est confronté aux mêmes difficultés: les urgences de de l'hôpital pasteur reçoivent 150 patients par jour pour 13 équivalent temps plein de médecins urgentistes quand il en faudrait 27. Et ce sont ces médecins urgentistes cherbourgeois, déjà en sous-effectif, qui vont être amenés à travailler au sein de ce centre de soins non programmés, en attendant de futurs recrutements (annoncés pour début mai).
Reportage de T. Paga et K. Hannedouche (France 2)
Intervenants:
- Antony Le Renard, chef de pôle - hôpital de Valognes
- Xavier Biais, directeur adjoint de l'hôpital de Valognes
- Jean-Christophe Lecacheux, infirmier - hôpital de Valognes
