Poireaux : pourquoi une partie de la production du Val-de-Saire est vouée à la destruction ?

Hiver doux, contexte international, sous-consommation... Plusieurs facteurs sont étudiés par les professionnels de la Manche pour expliquer le manque de débouchés pour leurs poireaux. Cette crise exceptionnelle les contraint à détruire une partie de leur production.

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"Je suis dans une parcelle d’à peu près un hectare et demi. J’ai 60 tonnes de poireaux qui vont être détruits d’ici la fin de la semaine ou début de l’autre semaine", déplore Sylvain Legrand, producteur de légumes à Anneville-en-Saire. Comme une centaine de producteurs manchois, celui qui est aussi le président du Groupement de producteurs de légumes de la Manche (GPLM) est contraint de broyer à même le champ des poireaux encore commercialisables qui ne trouvent pas de débouchés.

Pour eux aujourd’hui, la situation est telle qu’ils vendent à perte et ne peuvent se permettre de récolter sans savoir que faire des poireaux.

Les prix ne couvrent pas les frais de récolte d’une part et en plus on n’est pas sûr de vendre. Le prix c’est une chose mais on peut avoir de la mévente, ne pas vendre du tout. À un moment ça ne sert plus à rien de récolter.

Sylvain Legrand, producteur et président du Groupement de producteurs de légumes de la Manche (GPLM)

France 3 Normandie

Courant avril, c’est d’abord la chute des prix de vente qui a déstabilisé toute la filière. 

À Valcanville, une entreprise, pour laquelle le poireau représente 50% de son chiffre d’affaire, poursuit son activité en attendant des jours meilleurs. "L’année dernière on a vendu un poireau avec un prix moyen au kilo à un euro et aujourd’hui on est à 20 centimes et on va faire une moyenne entre 40 et 50 centimes. Donc on travaille à perte", souligne Thomas Onfroy, producteur de légumes.

Pourquoi la filière du poireau pâtit de cette chute des prix ?

Les raisons seraient multifactorielles. Certains évoquent une surproduction à l’échelle nationale, d’autres un hiver trop doux et un contexte international instable mais aussi une toute autre raison :

La principale explication qu’on a détecté vers la fin de l’année 2021 qui s’est amplifiée avec le fait qu’il n’y ait pas de froid, et la guerre en Ukraine et tout ça, c’était une sous-consommation.

Sylvain Legrand, producteur de légumes

France 3 Normandie

Faute de débouchés le GPLM qui rassemble 150 producteurs va ainsi devoir détruire 35 hectares de poireaux cette année.

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