Après 101 jours en mer, la navigatrice britannico-normande est arrivée , elle est la neuvième femme à terminer cette course emblématique.
Elle est arrivée! Après 101 jours en mer, 8 heures, 56 minutes et 51 secondes, Miranda Merron a franchi la ligne d'arrivée hier soir bouclant ainsi son tour du monde en solitaire.
La Manchoise a retrouvé ce matin la terre ferme, aux Sables d'Olonnes et son compagnon, le cherbourgeois skipper Halvard Mabire avec qui elle a monté ce projet.
[@VendeeGlobe ?]
— Région Normandie (@RegionNormandie) February 18, 2021
Notre skippeuse normande Miranda Merron a franchi la ligne d’arrivée du #VG2020 hier à 23h ?
Elle a bouclé son tour du monde en 101j 08h 56min 51s de navigation. Bravo Miranda, 9e femme a finir un @VendeeGlobe ! ? Arrivée en direct sur https://t.co/OVfvogI86c pic.twitter.com/SzZ0yEIIzo
Miranda Merron a commencé sa conférence de presse en dansant sur I'm feeling good, littéralement " Je me sens bien". Puissante, détendue, satisfaite. " Je suis très fière de faire partie du top ten des femmes qui ont fait le Vendée Globe" . C'était incroyable, extraordinaire".
J'ai à la fois satisfait mes instincts compétitifs mais j'ai aussi été conservatrice car mon bateau n'était pas assuré .
Retrouvez le récit de sa course en images ici par Guillaume Le Gouic:
"Je ne crois pas qu’elle pense à l’arrivée, elle reste très concentrée pour les dernières heures qui lui reste avant de franchir la ligne", supposait hier Halvard Mabire, son compagnon à la vie comme à la mer, à quelques heures de l’arrivée de Miranda Merron, se rejouissant aujourd'hui qu"elle ait ramené le bateau en un seul morceau " . La navigatrice était alors attendue vers 23 heures , selon son équipe du Groupe Les Maîtres Laitiers du Cotentin. Impossible plus tôt, car la marée empêche toute arrivée après 20 heures. C'était le cas pour les "21 coureurs qui l’ont précédé", souligne son équipe dans un communiqué mercredi 17 février.
Elle passera donc une dernière nuit à bord de son bateau, avant de devenir la neuvième femme à terminer le Vendée Globe. "Je suis terrorisée et stressée à l’idée de connaître la même mésaventure que Boris (Herrmann) qui avait percuté un bateau de pêche. Il y en a partout autour de moi. J’espère qu’ils sont en veille radar. Moi je le suis en tous cas. Je commence seulement à penser à l’arrivée. Je ne réalise pas vraiment. La transition avec le monde des terriens va être brutale...", réagit ce mercredi matin Miranda. Un état d’esprit qui n’est pas surprenant pour son compagnon.
Elle est angoissée par le retour sur terre avec les restrictions des libertés dues à la pandémie. Là, elle est dans un monde d’engagement, de liberté et de responsabilité. Le retour à terre est toujours difficile. Il y a un décalage énorme des marins avec la vie terrestre
La skippeuse a regretté en conférence de presse ce matin qu'à cause de la situation sanitaire, sa famille britannique ne puisse être présente.
Passionnée et courageuse
Pour Miranda, ces dernières heures sont à "hauts risques", détaille celui qui est lui-même un navigateur. "Il y a l’angoisse de casser quelque chose mais aussi le soulagement une fois la ligne d’arrivée franchie. Miranda, elle a de la bouteille", explique Halvard. Née au sein d’une famille de navigateurs, elle fait sa première traversée de l’Atlantique, en famille, à 9 ans seulement. Et si elle s’éloigne quelques temps de la mer en allant travailler au Japon dans la publicité, Miranda décide, à 25 ans, de prendre une année sabbatique pour sillonner les mers. "Puis une deuxième année, puis une troisième et en fait elle se remet à faire de la voile à temps plein", raconte le navigateur. Un amour qui n’a d’égal que sa ténacité. Il y a 10 jours, le 7 février, alors que le Rouennais Manu Cousin, son compagnon de route depuis le passage du cap Horn, est victime d'une avarie, la navigatrice, elle, a tenu bon malgré la perte de ce soutien moral.
Le problème de quille de Manu m'a un peu secoué. On n'est jamais à l'abri d'un avarie, et l'arrivée est encore loin. Rien n'est joué en course à la voile tant que la ligne d'arrivée n'est pas franchie.
La navigatrice devient la neuvième femme au monde à terminer le Vendée Globe. "Bien sûr, tout le monde est fier de ce qu’elle a fait", témoigne Halvard Mabire. Un exploit salué par la navigatrice anglo-saxonne Tracy Edwards, capitaine du maxi catamaran Sun Alliance à bord duquel Miranda avait tenté le record du Trophée Jules Verne, souligne son équipe : "Ce que tu as réalisé est absolument spectaculaire. Je sais ce que tu as du traverser pour accomplir cela. Tu es la 9ème femme à réaliser cet exploit. Nous sommes toutes très fiers de toi…"