"Y'a une justice !" Les ex-salariés de Remade toucheront près de 800 000 euros pour licenciement abusif

Grande victoire pour 82 anciens salariés de Remade, l'entreprise de reconditionnement de smartphone mise en liquidation judiciaire en 2020. Le tribunal des Prud'hommes d'Avranches (Manche) vient de leur donner raison, ce lundi 20 novembre 2023, dans leur procédure intentée pour licenciement abusif.

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La délivrance après trois ans de combat pour faire reconnaître le caractère abusif de leurs licenciements. Ce lundi 20 novembre 2023, 82 ex-salariés de Remade avaient le sourire en sortant du tribunal des Prud’hommes d'Avranches (Manche).

"Trois ans de combat"

Un rictus de satisfaction et de soulagement après une procédure longue et un dénouement repoussé par deux fois avant aujourd'hui, alors que l'audience s'était tenue le 28 juin 2022. 

C'est génial franchement, ça a été trois ans de combat. A chaque fois, une nouvelle émotion. La déception à chaque report, et du stress là aujourd'hui, c'est un soulagement. On est contentes d'être là, de pouvoir le partager avec les anciens collègues

Une ancienne salariée de Remade

Deux ans et demi plus tôt, en janvier 2020, un PSE (plan de sauvegarder de l'emploi) venait sanctionner les déboires financiers de l'entreprise implantée en 2013 à Poilley dans le sud de la Manche. Ce plan social avait débouché sur le licenciement économique de 211 employés de la société de reconditionnement de smartphones.

Le triste épilogue de l'éphémère success story industrielle de la société et de son dirigeant Mathieu Millet, pourtant auréolé du titre de personnalité de l'année 2018 lors des Trophées de l'économie normande. 

Près de 800 000 euros pour les salariés

Sur ces 211 salariés, seuls 82 ont été au bout de cette procédure, défendus par Thomas Hollande. L'avocat et fils de l'ancien président de la République a eu gain de cause, le tribunal ayant reconnu que le licenciement pour cause réelle et sérieuse n'était pas recevable. Les requérants ont tous obtenu une indemnité, variant de 1 500 à 26 000 euros selon l'ancienneté et le salaire qu'ils touchaient.

Ils ont aussi obtenu une indemnité collective de 1 000 euros chacun. Au total, ils toucheront près de 800 000 euros. En revanche, les 82 salariés restent sur leur faim sur un point : le préjudice d'anxiété qu'ils dénonçaient n'a pas été retenu par la juridiction.

Les indemnités devront être réglées par les mandataires judiciaires chargés à l'époque du PSE, et non par Mathieu Millet, qui n'avait alors plus les clés de l'entreprise. En revanche, l'ancien patron de Remade reste sous le feu de la justice puisqu'il est poursuivi par du Parquet national financier pour la gestion de sa société. 

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