Assemblage des carrés prédécoupés en coton avec le filtre, couture des élastiques et finitions : en moins de 5 étapes elles et il cousent ainsi 500 masques par jour.

Les locaux de l'atelier occupé pour le moment par trois couturiers
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Les étapes de fabrication sont rationnalisées afin de gagner du temps.
"On ne cesse de recevoir des demandes, mais on fait le choix de répondre selon nos possibilités, on accepte les commandes de collectivités comme celle de la mairie de Creully, et ses 2500 masques.
On dépanne les petites entreprises du BTP par exemple, qui ne pourraient pas rouvrir sans être dotées de protection pour leur salariés" précise le co-fondateur de la cooperative, Paul Boyer.

Des masques en coton certifiés AFNOR sont actuellement cousus par trois couturier(e)s
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Les masques sont testés officiellement pour cinq lavages et filtrent des particules de 3 microns.
Mais il s’agit bien pour le moment de coton… alors à quand leurs propres masques en lin bio ?
"Nous avons déposé un prototype auprès de la DGA, qui est totalement débordée par les demandes de test, on attend un retour de leur part, mais on prêt", affirme Paul Boyer.
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Le tissu en lin tricoté et un prototype de masque, actuellement en attente de certification
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Pour le moment, les masques en coton vendus 3 euros HT rencontrent une demande très forte.
"On a refusé des commandes de 25 000 pièces, cela exigerait que l’on recrute 40 couturières, que l’on devrait licencier dans quelques mois.
Humainement ce n’est pas possible", précise Paul Boyer.
Du lin tricoté
C’est bien à base de ce tissu souple et fin (et qui ne se chiffonne pas- maille tricotée oblige) que les futurs t-shirts seront produits ici, à l'aide de machines industrielles.
Des t-shirts en lin bio fabriqués par des partenaires, pour les 8000 précommandes passées sur une plate-forme participative
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Quant à la matière première, le lin bio, elle provient du Nord de la France et de producteurs normands.
100 000 pièces produites par an, dans l'atelier d'Evrecy, c’est l’objectif que s’est fixé la coopérative.
"Il faut s’imaginer ici deux métiers à tricoter circulaires, une table de coupe de plusieurs mètres de long et des machines à coudre avec pilotage en CAO (conception assistée par ordinateur).
On tient aussi à notre futur showroom, où l’on accueillera les curieux pour leur présenter toute notre filière textile de lin bio."

La production sera distribuée par des marques de prêt à porter, et la gamme propre à LINportant sera vendue dans l'atelier
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Quelques modèles de t-shirts de la gamme LINportant y seront proposés, mais la plupart de la production est destinée à des marques de prêt à porter ou des enseignes déjà engagées dans le made in France et/ou le bio.
S’il faut se projeter, c’est que la coopérative est toujours en attente de financement, la crise du coronavirus ayant rendu les investisseurs frileux.
Pour mieux les convaincre, une campagne a été lancée sur une plateforme participative, proposant de pré-commander un t-shirt en lin bio. La campagne s’est terminée début mai.
Succès de la production locale auprès du public
Résultat : "nous avons reçu 8 fois plus de précommandes qu’espéré ! Ça représente 250 000 euros, on a pu acheter une tonne de fil de lin tricoté et cet argent récolté nous a aussi permis en partie de lancer la fabrication de masques", précise Morgane Ermeneux co-fondatrice et responsable marketing de la marque."Cela prouve si besoin était que l’on ne travaille pas sur une petite niche en terme de marché! ", sourit Paul Boyer.

la coopérative met en relation des producteurs normands de lin et de lin bio et une filière textile locale
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En attendant un retour de la part de la Région et de banques, la coopérative va lancer une souscription de titres participatifs, à destination des investisseurs.
"Grâce au succès de la campagne sur Ulule, nous avons été contactés par des sites spécialisés. Reste à définir le plafond pour la levée de fonds" estime Paul Boyer.
Les obstacles sont levés les uns après les autres.
Pour le moment, la fabrication de masques se poursuit, et devrait n’être qu’une parenthèse dans la trajectoire de la coopérative.