Messages racistes dans la police à Rouen : un policier licencié

Deux policiers suspectés d'avoir envoyé des messages à caractère raciste sont passés en conseil de discipline, mardi 30 juin 2020. Un policier a été exclu ce jeudi 2 juillet 2020. Les autres sont encore en attente de la décision du ministre de l'Intérieur. 

Le sort de l'un d'entre eux est désormais connu : l'un des six policiers rouennais mis en cause pour des insultes à caractère raciste, homophobe, antisémite et sexiste sur un groupe Whatsapp a été exclu, ce jeudi 2 juillet 2020. Selon nos informations, il devrait signer la fin de son contrat dans les plus brefs délais. Le deuxième policier est passé en conseil de discipline, son cas n'a pas été tranché. Ce sera au ministère de l'Intérieur d'arbitrer. Un troisième policier attend encore d'être fixé. 

Mardi 30 juin 2020, dans l'après-midi, les deux policiers étaient passés en conseil de discipline à Rennes. Les deux fonctionnaires ont été entendus pendant plusieurs heures par la Commission administrative paritaire interdépartementale (Capi), qui a donc réclamé à l'unanimité la révocation de ces policiers.

L'avis rendu par la Commission reste consultatif et a été validé, pour l'un d'entre eux, par le ministre de l'Intérieur. La sanction devra ensuite être validée dans les jours qui suivent par le directeur général de la police nationale, précise Franceinfo.

Fermeté des syndicats

L'annonce du passage des agents en conseil de discipline avait été jugée tardive par Egountchi Behanzin, porte parole de la Ligue de défense noire africaine.

"En attendant (leur conseil de discipline), les agents étaient encore en service. Vous vous rendez compte de la gravité ? Dieu seul sait le nombre de noirs, d'arabes et d'homos qu'ils ont pu croisé !", lâche-t-il. "On veut la fermeté, on veut des sanctions contre ces policiers qui entachent l'institution".

Une fermeté que s'était dit prêt à assumer le secrétaire régional Normandie Unite SGP Police FO, Frédéric Desguerre.

Quand (ces comportements) apparaissent on les sanctionne et on peut aller les sanctionner jusqu'à la révocation. Notre syndicat qui prône des valeurs républicaines n'hésite pas à prendre ces décisions et on assume ces décisions. Heureusement, c'est à la marge.

De son côté, le représentant syndical d'Alliance police nationale, Karim Bennacer, tenait lui aussi à éviter toute généralité en rappelant que le comportement des six policiers incrimés est "un épiphénomène dans la police". 

"Qu'ils crèvent ces chiens"

Mediapart publiait jeudi 4 juin matin que les propos échangés relèveraient du "suprémacisme blanc". Arte Radio les a diffusés dans un podcast. 

On peut y entendre des insultes comme "nègres", "bougnoules", ou des appels à la violence comme "ils devraient tous mourir", "quand ils seront bien faibles on aura juste à les achever", "ce pays mérite une guerre civile raciale bien sale, il faut qu'ils crèvent ces chiens". 

Dans le contexte des mobilisations contre les violences policières qui ont fleuri un peu partout en France après la mort de Georges Floyd aux États-Unis, le ministre de l'Intérieur Christophe Castaner avait affiché, mardi 2 juin, sa fermeté contre "le racisme et toutes les formes de haine". Il avait également rappelé qu'en cas de "faute, elle (devait) être sanctionnée".

Pour rappel, l'affaire a démarré à l'automne 2019, lorsqu'un policier noir de l'Unité d'assistance administrative et judiciaire de Rouen a découvert être la cible de propos discriminants et a décidé de porter plainte contre six de ses collègues.

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