La compagnie maritime traverse une grave tempête. Elle a été contrainte d'interrompre plusieurs de ses lignes, notamment en Normandie. Lors de la présentation du plan de relance, Bruno Le Maire a assuré que le gouvernement lui apportera son soutien.
Le 7 septembre prochain, seul Ouistreham permettra de rallier l'Angleterre via la Brittany Ferries. en milieu de semaine, la compagnie, basée à Roscoff, a annoncé qu'elle interrompait plusieurs de ses lignes, notamment Le Havre-Portsmouth et Cherbourg-Portsmouth. Au mois d'août déjà, elle avait été contrainte de stopper certaines liaisons. Depuis plusieurs semaines, son patron lance un appel à l'aide de l'Etat. Il a peut-être été entendu.
Ce jeudi 3 septembre, le gouvernement présentait son plan à 100 milliards d'euros destiné à relancer l'économie, durement impactée par la crise sanitaire. C'est lors de saon audition devant les députés, que le ministre de l'économie, Bruno Le Maire, a déclaré que le gouvernement comptait aider la Brittany. "Nous sommes prêts à soutenir l'entreprise dès que le diagnostic aura été établi pour bâtir un modèle qui soit économiquement viable sur le long terme". Le ministre a ainsi mandaté le Comité interministériel de restructuration industrielle (Ciri) pour étudier la situation de la compagnie.
Les Bretons montent au front
La compagnie maritime a déjà eu recours aux mesures d'urgences mises en place par le gouvernement pour réduire ses coûts, notamment le chômage partiel, et un prêt garanti par l'Etat (PGE) à hauteur de 117 millions d'euros. Elle demande désormais notamment un aménagement des échéances et du terme du PGE, tandis que plusieurs élus et parlementaires bretons ont appelé l'État à "sauver" la compagnie, qui a transporté seulement 200.000 passagers en juillet et août contre 780.000 un an plus tôt.Le naufrage de la Britany Ferries entraîne d'autres victimes dans son sillage. A Cherbourg, l'inquiétude est vive. "C'est une situation catastrophique qu'on n'a jamais vécue par le passé et contrairement à certaines situations où on peut mener des actions, gérer des choses, là on subit entièrement et les moyens d'accès, à part réduire ses charges, réduire ses dépenses, limiter ses investissements, ne compensent pas les recettes qui ne rentrent pas sur le port", explique Yannick Millet, directeur du port de Cherbourg. Sur le site, une cinquantaine d'emplois sont directement menacés par la fin de l'activité transmanche. Le trafic était déjà en baisse de 5 % depuis l'annonce du Brexit. La quarantaine du coronavirus aura été le coup de grâce.