Le Rollon, le Viking, le Drakkar, la Normande : la deuxième consultation des citoyens organisée par le conseil régional afin de désigner cette monnaie est maintenant close. Le nom sera dévoilé dans les prochaines semaines. Les premiers paiements devraient être possibles avant la fin du trimestre.
Une monnaie numérique, mais pas virtuelle
Sans le savoir, beaucoup de Normands ont déjà réglé des achats avec une autre monnaie que l'Euro. De nombreux festivals proposent par exemple de créditer une carte ou un smartphone qui permet ensuite de régler les achats de nourriture et de boissons. "Ce sera le même principe, explique Lynda Lahalle, la conseillère régionale chargée de mettre cette monnaie en circulation. Il faudra acheter cette monnaie au cours de l'Euro avant de pouvoir l'utiliser chez des commerçants. On pourra payer avec un smartphone ou une carte".
Une association a été créée au mois de novembre dernier, parce que "la région n'a pas le droit de battre monnaie". C'est elle qui est donc chargée de choisir une solution numérique permettant de faire circuler cette monnaie. Une charte est en cours de finalisation : c'est le document que les commerçants devront signer avant de pouvoir accepter les paiements.
Une monnaie qui se veut au service de l'économie locale
Dans la charte qui donnera le cap, le commerçant devra s'engager à se fournir localement, chez un fournisseur qui lui achètera de la matière première locale. Et ainsi de suite. À terme, les promoteurs de cette monnaie espèrent ainsi créer un cycle : "les entreprises pourraient même verser des bons d'achat ou une part de salaire en monnaie locale", précise Lynda Lahalle. Et quand cette monnaie reviendra dans la poche du consommateur, la boucle sera effectivement bouclée.
La région Normandie va tout de même devoir investir 350 000 € pour lancer cette monnaie. À ceux (comme la sénatrice de l'Orne Nathalie Goulet) qui dénoncent un coûteux gadget, ses défenseurs arguent que c'est un outil destiné à soutenir l'économie. "Une monnaie locale n'a vocation à circuler que dans un territoire. C'est un moyen de fixer la richesse. En l'utilisant, il y a un geste citoyen pour nourrir l'économie. Et derrière l'économie, il y l'emploi", souligne Lynda Lahalle. "Cette monnaie n'a évidemment pas vocation à remplacer l'Euro. Mais pour qu'elle remplisse son rôle, il faut qu'il y ait un maximum d'utilisateurs. Il faudra que les Normands se l'approprient". Voire !
Les monnaies locales (France 2)