Municipales 2020 : des communes ne retourneront pas aux urnes faute de candidat

Des communes du Calvados, de l’Orne et de la Manche n’auront pas de second tour des municipales. Si aucun candidat ne se déclare, la loi autorise les villes de moins de 500 habitants à élire un conseil municipal incomplet. Exemple à Aumeville-Lestre (50).

Il n’y aura pas de second tour des municipales à Aumeville-Lestre. Sur les 11 sièges dans la commune manchoise, seuls 9 ont été pourvus au premier tour. Depuis, aucun candidat complémentaire ne s’est déclaré. La loi « Engagement et proximité » exempte le village d’Aumeville-Lestre d’un second tour.

 

 

Des conseils municipaux incomplets mais fonctionnels

Cette loi, adoptée en décembre 2019 à la suite du Grand débat national, a pour objectif de « redonner plus de liberté aux maires et de clarifier et faciliter les conditions d'exercice de leur mandat ». Elle autorise les villes de moins de 500 habitants à élire un conseil municipal incomplet.

Dans les communes de moins de 100 habitants, le conseil municipal est considéré comme complet s’il compte « au moins 5 élus sur 7 ». Dans les communes de 100 à 499 habitants, le conseil municipal peut être composé de « 9 élus sur 11 ». Il peut ensuite procéder à la désignation du maire et des adjoints. « L’organisation d’élections complémentaires [n’est] donc plus un préalable dans ce cas », précise la loi.

Le village de bord de mer compte 123 habitants. Le maire sans étiquette Bernard Gosselin dirigera Aumeville-Lestre avec 9 conseillers municipaux au lieu de 11. « Cela ne change pas fondamentalement les choses », lance l’élu. Avec quatre mandats à son actif, il ajoute : « 11 conseillers dans une petite commune comme la mienne, c’est presque trop ! On pourrait très bien fonctionner à 7 ou 9 conseillers ». 

Le village d’Ameville-Lestre doit attendre l’après-second tour pour installer le conseil municipal. Il se réunira le 3 juillet prochain.

Il est de plus en plus difficile de trouver des gens de bonne volonté, qui se portent candidats - Alain Lenormand - président de l'association des maires de l'Orne

 

La difficulté des petites communes à recruter des candidats

« Etre conseiller municipal, c’est du bénévolat », lance Bernard Gosselin. Le maire retraité pointe du doigt la difficulté à mobiliser des candidats motivés pendant six ans, pour constituer une liste.

Avis partagé par le président des maires de l’Orne Alain Lenormand. « Il est de plus en plus difficile de trouver des gens de bonne volonté », constate-t-il. Pour lui, cela est dû au « transfert des compétences vers les EPCI (établissements publics de coopération intercommunale, ndlr) et donc à la réduction de la marge de manoeuvre des conseils municipaux ».

 

Pas de second tour dans des communes de la Manche, du Calvados et de l'Orne

Dans la Manche, quatre autres communes ne retourneront pas aux urnes et fonctionneront avec des conseils municipaux incomplets. Il s’agit de Canteloup, Morigny, Taillepied et Neuville-en-Beaumont.

Dans l’Orne, neuf communes sont concernées : Aubry-le-Panthou, Lignon, Médavy, Rouperroux, Saint-Aubin-de-Bonneval, Saint-Germain-de-Clairfeuille, Saint-Ouen-le-Brisoult, Saires-la-Verrerie et Sap-en-Auge.

Dans le Calvados, c’est le cas de quatre communes : Cardonville, Soignolles, La Boissière et Saint-Marie-l’Outre-l’Eau.

 

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