Vers un Noël confiné ? Ou pourquoi les fêtes tiennent autant d'importance en temps de confinement

Pourquoi l'idée de passer un Noël éloigné de la famille ou un Noël différent de celui rêvé, semble-t-elle nous heurter particulièrement cette année ? Par pur esprit de contradiction ? Pas seulement.
 

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Mais qu’est-ce qu’on a tous avec Noël cette année ? Economiquement, c'est évident, la fête revêt de très nombreux attraits et aucun professionnel ne veut manquer ce rendez-vous. D'accord. Mais nous, individuellement, qu'est-ce qui nous inquiète ? Depuis le début du second confinement, l’ombre d’un Noël raté semble planer sur les foyers français. Et plus le 25 décembre approche, plus l’idée de manquer ce rendez-vous traditionnel semble difficile à accepter.

Pourra-t-on voir ses proches ? Aura-t-on un sapin ? Des inquiétudes partagées par de nombreux ménages, qui sont désormais rassurés concernant la seconde. Le symbole de la fête devrait être en vente dès le 20 novembre.  “Les Français pourront acheter des sapins de Noël. Dans ce monde aussi frustrant, triste, je crois que la féérie de Noël est en tout point importante”, a déclaré le ministre de l’agriculture, Julien Denormandie.

Les Français pourront acheter des sapins de Noël. Dans ce monde aussi frustrant, triste, je crois que la féérie de Noël est en tout point importante

Julien Denormandie, ministre de l'Agriculture

Début de soulagement dans la population… qui pourtant paraissait divisée sur les festivités les années précédentes. A l’idée de ne pas pouvoir décider de boycotter le réveillon soi-même, même le grinch n’est pas satisfait.

Mais à quel point cette féérie de Noël est-elle importante ?

Noël est devenue une fête qui rassemble au-delà des chrétiens. Il y a plus de vingt ans, Emile Poulat, sociologue et historien des religions mettait déjà en avant "l'unanimisme autour de la fête de Noël (qui) participe d'un esprit de pacification, dans une société française de plus en plus encline à partager des moments festifs". Il voyait en Noël avant tout la célébration de l'enfance, élevée au rang de culte.

Mais est-ce Noël-la-fête ou plutôt Noël comme point de mire, date-butoir, qui nous motive ?  "Noël marquerait le retour à la normale, avec ses proches" explique Laurent Lecardeur, psychologue "et un retour à la liberté que chacun espère". Une date qui permet d'espérer un changement puisqu'elle s'accompagne la semaine suivante, du nouvel an. Une année toute neuve, synonyme d'espoir.

Le Covid, la bonne excuse pour ne pas voir l’oncle René à Noël ?

Chacun semble s'inquiéter mais selon un sondage OpinionWay pour Proximis, plus d'un Français sur deux s'est dit prêt à ne pas fêter Noël avec ses proches pour éviter une contamination. Alors doit-on y voir une véritable décision raisonnable, pour des raisons de santé, ou une vraie bonne excuse pour éviter ce qu'on envisage parfois comme une corvée ? Passer un moment avec ses proches, oui, mais traverser la France pour manger une bûche au beurre, non ? L'occasion de resserer la cellule familiale autour de son doux foyer, en somme.
C'est le cas pour Cassiopée qui l'avoue sincérement, "moi c’est le seul moment de l’année où je voudrais être confinée, rester peinard avec mes enfants, ca me va parfaitement. Le repas interminable avec la famille, qui veut déballer les cadeaux le soir, pour moi c’est l’enfer."

Le repas de famille, ca devient une fête d’adultes et moi j’aime imaginer Noël comme une fête pour les enfants, traîner en pyjama le matin en éternisant le petit déjeuner le 25, sans avoir à me préparer pour aller chez les grands parents.

Cassiopée

C'est un peu ce que révelait un sondage Ifop Le Pelerin, l'an dernier, si 9 français sur 10 fêtent Noël en famille, 48 % des personnes sondées le fêtent au sein de la cellule familiale la plus proche, avec son conjoint et les enfants.
40 % fêtaient Noël avec la famille élargie. Le but est toujours le même, passer du temps avec ceux qu'on aime. A chacun d'évaluer le rayon du cercle familial. 

Faut-il s’investir dans les préparatifs de Noël pour oublier la pandémie ?

Est-ce que préparer Noël peut devenir un objectif de ce second confinement, comme se sculpter des abdos pour l'été pouvait être un objectif du premier ?  Une activité sympa à réaliser en attendant que le confinement passe ?

"Dans l’absolu, il faudrait rester dans cet état d’esprit. Planifier est une bonne stratégie pour sortir de l’anxiété. Mais l’incertitude empêche une réelle projection" modère Laurent Lecardeur, psychologue, "y aura-t-il des restrictions ? Pourra-t-on voyager, embrasser ses proches ?" . Dans le contexte actuel, on ne sait pas vraiment de quoi demain sera fait. Il est difficile de vraiment s'investir et parfois ce n'est pas conseillé. "Cette incertitude peut être une source d’anxiété majeure" estime Laurent Lecardeur. "Et puis la déception potentielle est à l’aune de l’investissement". Alors, si vous êtes très anxieux, autant attendre un peu. 

" Je préconise de prendre les avancées au jour le jour et prévoir des solutions alternatives" explique le psychologue, "acheter des denrées non périssables, faire livrer les cadeaux directement à leurs destinataires. Ne pas trop s’investir et avancer jour après jour." Et imaginer de nouvelles façons de fêter Noël, juste au cas-où... histoire de garder le moral !



 
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