New Areva, la branche de l'ancien géant du nucléaire spécialisée dans le cycle du combustible, va se rebaptiser Orano. Un changement de nom pour accompagner un développement en Asie et dans les services.
L'information avait déjà fuité ce lundi soir dans les colonnes de nos confrères du Monde. Philippe Knoche, directeur général de New Areva, l'a confirmé officiellement ce mardi 23 janvier: la branche spécialisée dans le cycle du combustible de l'ancien géant du nucléaire va se rebaptiser Orano, un changement de nom pour symboliser "un nouveau départ".
Orano veut déployer ses activités notamment en Asie avec l'"ambition d'y atteindre 30% de notre chiffres d'affaires" d'ici 2020 (contre un peu plus de 20% aujourd'hui), a indiqué Philippe Knoche à l'occasion d'une conférence de presse au siège du groupe dans le quartier d'affaires de La Défense. Il ambitionne aussi d'avoir un flux net de trésorerie positif "dès cette année 2018 et chaque année qui vient".
A l'horizon 2020, Orano souhaite enfin employer une personne sur deux dans les services (contre environ 40% actuellement). C'est "un équilibre entre deux jambes", production et services, a souligné Philippe Knoche.
Orano est l'une des entités issues du sauvetage et de la réorganisation de l'industrie nucléaire française par le gouvernement. L'entreprise est désormais recentrée sur le cycle du combustible nucléaire: mines, enrichissement de l'uranium, recyclage des combustibles usés, logistique, démantèlement et ingénierie. Comme le fait remarquer malicieusement un de nos confrères du Monde, le nom retenu par le spécialiste du nucléaire est déjà utilisé par un médicament contre la douleur.
Nucléaire : Areva se renomme Orano pour faire oublier des années de malheur. C’est déjà le nom d’un anti-douleur... https://t.co/9dUIaLNQOu pic.twitter.com/KL6qB0PihK
— Denis Cosnard (@DenisCosnard) 22 janvier 2018
L'ancienne activité réacteurs d'Areva (Areva NP), qui vient d'être rebaptisée de son ancien nom, Framatome, est pour sa part passée sous le contrôle d'EDF en début d'année.
Le holding Areva SA conserve pour sa part encore quelques activités dans son giron: il s'agit essentiellement du difficile chantier de l'EPR d'Olkiluoto 3 en Finlande, qui connaît d'importants retards et surcoûts. Seule cette structure devrait conserver le nom d'Areva.
Né en 2001 de la fusion de Framatome (Franco-Américaine de Constructions Atomiques) et de la Cogema (Compagnie générale des matières nucléaires), Areva devait son nom à une abbaye cistercienne espagnole, Arevalo.
Le nouveau nom d'Orano, choisi parmi les 200 qui ont été présentés à la direction par un cabinet spécialisé, est censé pour sa part refléter le recentrage du groupe sur le cycle du combustible nucléaire.
Il s'inspire du grec Ouranos et du latin Uranus, des divinités qui ont donné leur nom à la septième planète du système solaire, qui est à son tour à l'origine du mot uranium.
Philippe Knoche en a aussi profité pour annoncer que le siège allait "quitter la tour Areva pour un bâtiment Orano où nous serions locataires à l'horizon 2019". Le nouveau siège, qui sera localisé en région parisienne mais plus à La Défense, permettra de ramener les dépenses immobilières de 15 à 5 millions d'euros.