La Normandie réunifiée va connaître au second tour des élections régionales une triangulaire très incertaine après un premier tour où la droite est talonnée par
le FN tandis que le PS, en nette baisse, dispose néanmoins de réserves de voix pour espérer gagner sur le fil.
Avec 27,91% des voix, Hervé Morin (UDI), tête de liste de la droite et du centre, longtemps donné favori, vire en tête, mais de très peu. Le Front national, mené par Nicolas Bay, secrétaire général du parti, obtient 27,71%, réalisant des scores élevés dans certaines zones rurales, et arrivant en tête dans trois des cinq départements, l'Eure, l'Orne, et
la Seine-Maritime. Le PS, associé au PRG, aux progressistes de Robert Hue et aux écologistes de Cap 21, avec pour tête de liste le jeune Nicolas Mayer-Rossignol, président sortant de la Haute-Normandie, est en nette baisse par rapport au premier tour des régionales de 2010 (34,8% en Haute-Normandie et 32,5% en Basse-Normandie) mais malgré ses 23,52% il peut encore remonter.
Avec le Front de gauche à 7,04%, et EELV à 6,14%, la gauche a une réserve de voix théorique. Encore faudrait-il que les reports de voix soient bons.
M. Mayer-Rossignol, proche de Laurent Fabius, a déclaré vouloir "porter le rassemblement de la gauche et de tous les progressistes". "On a besoin pour cette région de sérieux,
de compétence, de solidarité pour tous les territoires", a-t-il dit à l'AFP.
"La gauche additionne des carottes et des tomates", a aussitôt raillé Hervé Morin dans un entretien à l'AFP, insistant sur les divergences au sein de la gauche.
Pour l'ancien ministre de la Défense, la droite et le centre doivent améliorer leurs scores dans les campagnes. "Le monde rural a exprimé sa colère mais je l'appelle,
au second tour, à voter pour nous", a-t-il ajouté.
Le Front national est arrivé en tête dans deux départements très ruraux, l'Eure (33,58%), très proche de la région parisienne, et l'Orne (30%), atteignant des
scores parfois supérieurs à 60% dans certains villages, ainsi qu'en Seine-Maritime (28%), de loin le département le plus industriel et le plus peuplé.
Nicolas Bay s'est félicité de la "très forte dynamique du Front national", soulignant sur France 3 que "M. Morin ne dispose d'aucune réserve de voix". Il a fait un appel
du pied au candidat souverainiste de Debout la France, Nicolas Calbrix, qui a réalisé un score de 4,14%. Mais M. Calbrix n'a donné aucune consigne, précisant qu'un bureau national de DLF devait se réunir lundi pour adopter une position.