Le levée progressive du confinement s'accompagne d'un assouplissement des visites des proches aux patients les plus vulnérables. Mais dans quelles conditions sont-elles organisées? Quand peut-on espérer un retour à la normale? On vous répond.
Dès le début de la crise sanitaire en mars 2020, l'accès aux établissements de santé pour les proches des patients a été interdit. Une restriction de liberté dont ont grandement pâti les personnes hospitalisées, notamment les personnes âgées résidentes en Ehpad.
Alors que l'on vient de franchir la troisième étape de la levée du confinement mercredi 9 juin, certains hôpitaux ont décidé de rouvrir leurs portes aux familles et amis dans le respect d'un protocole sanitaire encore strict. C'est le cas de l'hôpital Monod au Havre.
Le service de rhumatologie et de dermatologie qui accueille des patients particulièrement vulnérables s'est organisé pour faire revenir au plus vite les proches au chevet des patients. La prise de rendez-vous se fait par téléphone et le proche ne peut pas rester plus d'une heure dans la chambre du malade.
C'est une vraie bouffée d'oxygène pour les familles. Au niveau de la guérison, c’est vrai que quand on peut revoir sa famille ça peut aller un peu plus vite. Il faut que les gens aient le moral pour guérir !
Dans d'autres grands établissements de santé, le retour des proches auprès des malades est possible depuis plusieurs mois déjà.
Au Centre Hospitalier de Caen, ce sont les médecins qui autorisent les visites et ce dans certains services seulement. En fonction de la pathologie de leur patient, les professionnels de santé délivrent une dérogation pour permettre la présence en chambre d'un seul proche par jour et dans la limite d'une heure sur place.
À l'hôpital de Rouen, on est loin de la situation connue au plus grave de la crise sanitaire. Les visites ont repris presque normalement, les règles s'assouplissent peu à peu mais la vigilance reste de mise dans les services recevant des populations fragiles. En gériatrie, les patients peuvent depuis le 19 mai recevoir des proches tous les jours, sans prendre rendez-vous. Le nombre de visiteurs est limité à deux, mais l'hôpital faire preuve souplesse :"On essaye d'être le plus humain possible. Vu qu'il fait beau en ce moment, si les accompagnants sont plus de deux, on leur demande de sortir pour profiter des parcs de nos sites de Mont-Saint-Aignan, Oissel et Petit-Quevilly" explique Laurie Salvez, responsable du pôle gériatrie au CHU de Rouen.
Idem dans les Ehpad. Anne-Flore Berthelot est en charge de la qualité et de la communication du groupement de résidences "Le trait d'union du Cailly", "les directeurs d'établissements, les médecins, les représentants du personnel soignant et les familles ont pris la décision il y a plusieurs semaines déjà de remettre en place des visites libres". Elle peuvent se dérouler du lundi au vendredi, sans limite de temps et surtout sans prise de rendez-vous.
Il y a peut-être une crainte qu'éventuellement le Covid puisse entrer...Mais l'ensemble des résidents est vacciné, et plus de 70% des salariés, alors le risque est excessivement limité.
Une situation presque normale qui fait énormément de bien aux résidents et aux familles : "tout le monde doit toujours respecter les gestes barrières et la distanciation physique. Ce sont des règles entendables et acceptables compte tenu de la situation. Il n'y a plus de lieux dédiés aux visites, les résidents peuvent à nouveau aller manger chez leurs enfants, partir pour le week-end, c'est un réel plaisir !".
Prochaine étape : la fin du port du masque, des gestes barrières et du respect de la distance physique. "On aimerait bien", s'enthousiasme Anne-Flore Berthelot, "malheureusement on est obligé pour le moment de s'aligner sur le gouvernement et sur ce qui est fait à l'échelle de la société".
Dans certains établissements très spécialisés comme le centre hospitalier du Belvédère, l'une des plus importantes maternités de l'agglomération rouennaise, la direction continue d'être prudente. Seul le ou la conjointe est autorisé à rendre visite à la maman, mais le protocole pourrait s'assouplir dans les jours à venir selon Véronique Gaillard, directrice de la strucure : "des mesures sont en cours au niveau de la cellule de veille pour que d'ici le début de semaine de prochaine, les frères et soeurs des nouveaux-nés puissent venir les voir".