Une campagne d'abandon simplifié d'armes à l'Etat était organisée sur toute la France du 25 novembre au 2 décembre 2022, sans risque de poursuites judiciaires. Quel est le bilan de cette opération dans les 5 départements normands ?
Ils avaient jusqu'au 2 décembre pour le faire, les Normands, comme tous leurs concitoyens, étaient invités à participer à l'opération nationale d'abandon d'armes. La campagne a été organisée par le ministère de l'Intérieur et des Outre-mer sur le territoire métropolitain et plusieurs territoires d'Outre-mer.
Les usagers pouvaient se rendre directement dans les armodromes prévus à cet effet ou demander aux forces de l'ordre de se déplacer à domicile, sur rendez-vous, afin de collecter les armes.
12 sites avaient été mis en place dans la région pour que, sans poursuites judicaires, les particuliers puissent :
- abandonner leurs armes et munitions ;
- enregistrer leurs armes en se créant un compte dans le système d'information sur les armes (SIA), dont le recensement est obligatoire.
Se débarasser d'objets dangereux et déclarer plus d'armes
Cette campagne pilotée par le Service central des armes et explosifs (SCAE) avait 2 objectifs :
- Le premier était d'inciter les particuliers à se débarrasser des objets dangereux qui pouvaient être présents dans les foyers : armes à feu, bombes aérosol, armes à blanc, armes blanches, munitions, grenailles, sabres, couteaux et poignards.
- Le second but de l'opération était d'inscrire le plus de Français possible sur le Système d'information sur les armes (SIA). Il est aujourd'hui obligatoire d'enregistrer son arme sur cette base de données.
Quelles armes sont autorisées ?
Selon le site officiel de l'administration française, "les armes sont classées en 4 catégories en fonction de leur dangerosité : arme à feu de poing (revolver, pistolet) pour le tir sportif, arme à feu d'épaule (fusil, carabine) pour la chasse…"
"Les règles d'achat, de port, de transport, de détention de l'arme varient selon la catégorie A, B, C ou D. La catégorie A (armes à feu et matériels de guerre) est interdite sauf dérogation. La catégorie B (armes à feu de poing et armes à feu d'épaule) est soumise à autorisation. La catégorie C est soumise à déclaration. La catégorie D peut être achetée et détenue librement", détaille le site de l'administration française.
Comme partout en France, cette opération d'abandon d'armes a rencontré un franc succès dans la région. Sur les 5 départements de la Normandie (Seine-Maritime, Eure, Calvados, Orne et Manche), près de 8 000 armes et 195 000 munitions ont été collectées. Plus de 2 100 armes ont été déclarées.
Grand succès de l'opération en Seine-Maritime
C'est dans le département de la Seine-Maritime que la campagne a le mieux fonctionné. Trois points de collecte étaient fixés : dans les banlieues du Havre, de Rouen et de Dieppe.
Au total, 2 542 armes ont été abandonnées à l'Etat. Parmi elles, 314 ont été récupérées à domicile chez les particuliers. Plus de 90 000 munitions et projectiles ont été collectés.
Enfin, 803 armes à feu ont été déclarées.
Le Calvados à la deuxième place
En deuxième place, on retrouve le département du Calvados où 3 lieux de récolte ont été mis en place, à Lisieux, Caen et Vire.
Au terme de cette campagne, plus de 2 300 armes et 15 500 munitions ont été abandonnées.
Les Eurois au rendez-vous
Dans les 3 espaces (Evreux, Les Andelys et Bernay) où la collecte était organisée dans l'Eure, ce sont plus de 1400 armes qui ont été récoltées. Il s'agit de 1 000 armes longues et 400 armes de poing.
46 500 munitions ont été récupérées par les forces de l'ordre durant cette campagne nationale.
Enfin, 700 armes ont été inscrites dans le Service d'information sur les armes (SIA).
Un millier d'armes apportées dans la Manche
La participation des habitants de la Manche a permis de recenser 1 084 abandons d'armes (dont 813 armes longues, 211 armes de poing et 60 armes à feu et de défense) et de recueillir 29 544 munitions. Deux sites de dépôt et d'enregistrement étaient ouverts au public : à Saint-Lô et à Cherbourg.
Les forces d'ordre se sont rendus chez 18 particuliers pour récupérer leur(s) arme(s). Enfin, 438 armes sont sorties de la clandestinité grâce à leur déclaration.
592 armes déposées par les Ornais
Enfin, dans l'Orne, ce sont 592 armes qui ont été recueillies durant cette opération nationale d'abandon simplifié d'armes. 12 571 munitions ont été récoltées et 220 armes ont été enregistrées.
Sur la France entière, plus de 150 000 armes et 4 millions de munitions ont été déposées par les usagers. L'opération a également permis de d'enregistrer 50 000 armes jusque ici non déclarées.
Le ministère de l'Intérieur et des Outre-mer précise que "une nouvelle opération de ce type sera organisée" prochainement.