Alors que les mairies ouvrent des cahiers de doleances pour que chacun puisse s'exprimer sur fond de crise des Gilets jaunes. A Alençon, nous avons redécouvert des cahiers de doléances de 1789, année de la Révolution française, qui trouvent un écho particulier dans l'actualité….
nous demandons que tout le monde paye la taille, nobles et curés (...)
nous demandons que nous ne payons point de dîme, de trèfle et de foin
Parmi les centaines de milliers de documents anciens conservés aux archives départementales de l'Orne, certains semblent plus d'actualité que d'autres. C'est la cas des cahiers de doléances de 1789... Quatre cents cahiers de doléances ornais datés de l'année de la Révolution française ont été sauvegardés.
La rédaction des cahiers de doléances, c'est une opération qui est organisée au Printemps de 1789. Une grande consultation organisée sur le territoire avant la convocation d'Etats généraux pour résoudre notamment les problèmes financiers de la Monarchie.
Qui pouvait participer au cahiers de doléance ?
Pour la première fois, les revendications ne sont plus réservées à la Noblesse ou au Clergé. Tous les hommes français âgés de plus de 25 ans et payant un impôt peuvent y participer, ce qui limitait déjà le nombre de participants.
Deux cent trente ans plus tard, ces témoignages de doléances d'époque nous interpellent. "Vous avez des revendications très basiques : les impôts, les droits seigneuriaux, la dîme... on voudrait des routes de meilleure qualité, on voudrait de l'égalité c'est un terme important notamment sur le plan fiscal, une Justice qui fonctionne mieux. Et plus on va monter dans la hiérarchie des cahiers de doléances, plus on va arriver à de véritables programmes de réforme", explique Jean Claude Martin, attaché de conservation du patrimoine au Centre des archives départementales de l'Orne.Les précieux documents ont tous été numérisés mais ils sont consultables seulement sur les ordinateurs sur place. Ils devraient être accessibles en ligne en 2020.
Reportage H.Jacques, F.Castin