Deux jours après l'attaque survenue au sein de leur établissement, les surveillants de la prison de Condé-sur-Sarthe sont toujours mobilisés. Un important dispositif a été déployé pour libérer les lieux. Les gendarmes ont réussi à faire rentrer de la nourriture mais la prison reste bloquée.
Ils étaient encore 120 à bloquer ce jeudi matin à bloquer l'entrée de leur établissement. Une vingtaine ont passé la nuit sur place, une première dans la (jeune) histoire de la prison de Condé-sur-Sarthe. Deux jours après l'attaque au couteau de deux de leurs collègues, le personnel pénitentiaire est bien résolu à se faire entendre. Il réclame d'avantage de moyens pour pouvoir exercer son métier en sécurité.
Un important dispositif a été déployé ce jeudi matin pour débloquer l'établissement pénitentiaire à partir de 9 heures. La route menant à l'établissement était jalonnée de feux de palettes et de pneus. L'un des objectifs de cette opération consistait à faire rentrer de la nourriture au sein de la prison. Les détenus n'avaient plus de repas chauds depuis ce mercredi. "Le stock de nourriture de trois jours est épuisé depuis hier soir. Et il ne reste plus que 17 surveillants dans la prison alors qu'il en faut 105 pour une journée entière", a déclaré Emmanuel Guimaraes, délégué FO pénitentiaire national, à nos confrères de l'AFP.
Il s'agissait également de permettre aux membres des Equipes Régionales d'Intervention et de Sécurité (Eris, le GIGN pénitentiaire) de rentrer dans la prison pour relayer leurs collègues de Rennes mobilisés depuis mardi. Une de nos équipes a recensé 7 cars ainsi qu'une cinquantaine de gendarmes mobiles mobilisés. Les journalistes étaient tenus à l'écart de l'opération.
Images de Nicolas Corbard
Vers 10 h 30, les gendarmes mobiles sont intervenus et ont utilisé du gaz lacrymogène pour dégager le passage. Un des surveillants a fait un malaise. Il s'agirait de l'homme qui avait prodigué les premiers secours à ses collègues blessés mardi dernier. les gendarmes mobiles ont réussi à faire rentrer de la nourriture et les agents des ERIS dans l'enceinte du centre pénitentiaire de Condé-sur-Sarthe. Mais ils ne sont pas parvenus à débloquer l'établissement et se sont retirés en fin de matinée. Le blocage devrait se poursuivre au moins jusqu'à vendredi matin.