Trois mois après l'attaque terroriste, un surveillant et une stagiaire avaient été pris en otage par un détenu du centre pénitentiaire de Condé-sur-Sarthe en début de soirée ce mardi 11 juin. Leur libération est intervenue en milieu de nuit.
Le dénouement est intervenu en milieu de nuit vers 0 h 30 ce mercredi. Quelques heures plus tôt, un détenu de 35 ans, Francis Dorffer, munis d'armes artisanales, avait pris en otage un surveillant et une stagiaires, à l'heure du repas. L'homme est décrit par des sources syndicales comme "coutumier du fait". Il comptait déjà plusieurs prises d'otage à son actif (à Nancy, à Clairvaux, à la Santé, à Poissy mais aussi Ensisheim), des prises d'otage qui avaient allongé sa peine initiale.
Très rapidement, une cellule de crise a été mise en place. Les Eris (Equipes réégionales d'intervention et de sécurité) ainsi que le RAID ont été envoyés à Condé-sur-Sarthe. Un premier surveillant a été libéré vers 23 h 30. Puis ce fut le tour de la stagiaire quand Francis Dorffer s'est rendu. Il a été placé en garde à vue pour séquestration.
Incarcéré depuis l'âge de 16 ans et libérable, jusqu'à présent, en 2060, le détenu est classé DPS par l'administration pénitentiaire, soit "détenu particulièrement signalé" et ce, notamment, en raison de ses nombreuses prises d'otage (six à son actif désormais). Néanmoins, des sources syndicales nous avaient indiqué que l'administration lui avait attribué le statut de "auxi", un statut attribué aux "détenus de confiance" qui lui permettant de participer à la distribution des repas et d'accéder à plus de lieux dans la prison que d'autres détenus. Ce serait justement lors de la préparation des repas que cette prise d'otage aurait démarré. L'administration pénitentiaire avait également, durant la soirée, annoncé que l'homme était "connu pour des troubles psychiatriques".
Après la fin de cette prise d'otage, la garde des sceaux Nicole Belloubet a adressé sur les réseaux sociaux remerciements aux "équipes de l’administration pénitentiaire et le Raid pour leur implication". Elle a tenu également à assurer "les surveillants de tout mon soutien". Ce nouvel incident s'ajoute à une longe liste depuis l'ouverture du centre pénitentiaire de Condé-sur-Sarthe parfois présenté comme "la prison la plus sécurisée de France".
Et surtout, il intervient trois mois après l'attaque perpétré par un détenu radicalisé avec l'aide de sa compagne contre deux surveillants de l'établissement. Le 5 mars dernier, Michaël Chiolo avait poignardé deux membres du personnel à l'aide d'un couteau en céramique. Cette agression avait entraîné un mouvement de grève de plusieurs jours au sein de l'établissement.