Ce samedi, le restaurant les Glycines au Sap dans l'Orne va recevoir dans le cadre de la journée des droits des femmes une invitée inattendue : Irka Bochenko, ex James Bond Girl au côté de Roger Moore, devenue auteur-compositeur et interprète.
Alors que la journée internationale des droits des femmes se tiendra officiellement dimanche 8 mars, le restaurant du Sap en Auge nichée dans l’Orne a décidé d’anticiper un petit peu. Le propriétaire des lieux, grand fan de 007, propose samedi une rencontre avec Irka Bochenko. "Il va y avoir un questions-réponses avec des femmes qui ont envie de savoir des choses. Ensuite, des discussions sur des problèmes actuels des femmes. Après l’idée c’est aussi que des hommes soient présents pour parler de tout ça. On est plus fort ensemble", exposait l’artiste d’origine polonaise.
L’ancienne James Bond girl et désormais auteur-compositeur et interprète (elle a notamment écrit pour Garou, Tina Arena ou encore Patrick Fiori) mènera un débat autour de la place de la femme dans la société, mais également dans la franchise culte. Nous avions pu la rencontrer la veille de l’événement, l’occasion d’une première mise en bouche.
Trois questions à Irka Bochenko
Depuis votre apparition en 1979, au côté de Roger Moore, dans Moonraker trouvez-vous que l’image de la James Bond Girl a changé ?
"Oui, elle a évolué. Je pense que les femmes sont moins femmes-objets qu’elles ne l’étaient à l’époque. Cette image a d’ailleurs été difficile à assumer. En France, on colle facilement des étiquettes et être une James bond girl peut vous fermer des portes. On s’imaginait qu’on ne savait rien faire d’autres. Alors que j’avais plein d’idées et d’envies. Du coup, j’ai arrêté un peu le cinéma, j’ai changé de nom, j’ai pris un pseudo et j’ai commencé à écrire en tant qu’auteur-compositeur pour des artistes connus français et aussi pour moi-même. Aujourd’hui, je suis ravie d’avoir tourné dans ce film alors qu’à l’époque je n’en étais pas forcément fière. C’était 007 le plus important et nous on était là pour le mettre en valeur. Petit à petit, les James Bond Girl ont eu de plus en plus de caractère."
Quel regard portez-vous sur le mouvement #MeToo, sur la libération de la parole des femmes qui s’accélère dernièrement ?
"Tout ce qu’il se passe en ce moment je trouve que c’est une belle chose. Après, je me méfie toujours des phénomènes de mode. Dans ce contexte-là, les gens en rajoutent souvent et j’ai un peu peur de ça. Mais je pense que c’est une bonne chose que la parole soit plus libre et surtout que la parole des femmes soit plus écoutée."
Vous interprèterez d’ailleurs ce soir un de vos titres « Cheri this is not me » que vous présentez comme un hymne pour célébrer les femmes. Quelle est l’histoire de ce titre ?
"Le message c’est simplement -ne nous jugez pas sur les apparences-. Même si c’est vrai que les hommes comme les femmes sont jugés là-dessus. L’idée c’est de dire -allez au-delà, nous ne sommes pas que des images, nous avons des choses à dire, à faire. Nous avons une profondeur d’âme, des idées qu’on a envie d’exporter et de véhiculer. C’est pourquoi deux langues se mêlent, le français et l’anglais. Parce que j’adore ces langues, que le français est aimé dans le monde entier et que l’anglais est international. C’est une manière de toucher plus de monde. Cette diversité se retrouve dans le clip. J’ai demandé à des femmes du monde entier d’y participer. Elles sont une trentaine en tout. On a tourné à Dubai, à Paris, en Belgique. C'était une aventure extraordinaire."