Michaël Chiolo, le détenu radicalisé qui avait blessé, en mars dernier, deux surveillants de la prison de Condé-sur-Sarthe dans l’Orne a été mis en examen ce lundi. Depuis l’attentat, les surveillants ont obtenu des avancées qui leur permettent de travailler en toute sécurité.
« Les collègues ont retrouvé de la sérénité ». Alassane Sall, le délégué FO pénitentiaire de Condé, apparaît détendu. Lui qui, il y a un peu plus de deux mois, était en première ligne sur le blocage du centre pénitentiaire.La grève avait duré deux semaines. Les négociations avec l’administration pénitentiaire avaient permis aux surveillants d’obtenir des mesures qu’ils demandaient depuis plus d’un an.
« Aujourd’hui, le calme est revenu » indique Alassane Sall. « Tous les mouvements des détenus sont programmés et encadrés. Ce qui n’était pas le cas avant. Cela crée un climat de sécurité. »
Sécurité renforcée dans les bâtiments
Régulièrement des entreprises passent faire des devis pour améliorer la sécurité des bâtiments. Les barreaux des fenêtres vont être remplacés par des caillebotis pour éviter que les détenus ne se passent des objets en faisant le « yoyo ».Une étude est en cours également pour l’installation d’un portique à ondes millimétriques afin de détecter la présence éventuelle d’objets interdits.
Du côté des parloirs, les palpations sont obligatoires pour les familles. « On demande aux personnes si elles acceptent la palpation. Si oui, elles peuvent accéder aux parloirs ; si non, elles doivent faire demi-tour. Quelques familles refusent ».
Plus de moyens humains et matériels
Une vingtaine de surveillants supplémentaires a été recrutée depuis le blocage de la prison. Le personnel a aussi reçu des équipements. Une paire de menottes pour chaque surveillant, des menottes utilisées seulement en cas d’incidents.L’encadrement et certains services disposent aussi depuis dix jours de gaz lacrymogène de type Capsicum pour neutraliser un détenu en cas d’agression.
Enfin, les surveillants avaient demandé à l’administration de transférer des détenus qui posaient problème. Une quinzaine d’entre eux a quitté l’établissement en deux mois. « C’est calme. On espère que cela va durer », conclut Alassane Sall.
L’auteur de l’attentat le 5 mars dernier, Michaël Chiolo, lui, a réintégré sa cellule du centre pénitentiaire de Vendin-le-Vieil dans le Pas-de-Calais où il avait été transféré il y a un mois.
Un juge antiterroriste parisien a décidé ce lundi de le mettre en examen pour "tentative d'assassinats sur personne dépositaire de l'autorité publique en relation avec une entreprise terroriste" et "association de malfaiteurs terroriste criminelle en récidive légale".