Prison de Condé-sur-Sarthe : les syndicats au ministère de la Justice, la mobilisation se poursuit

Neuf jours après l'attaque terroriste, la prison de Condé-sur-Sarthe est toujours bloquée alors que les syndicats sont reçus, jeudi, au ministère de la Justice. 

A Condé-sur-Sarthe, la mobilisation ne faiblit pas. Une quarantaine d'agents bloque l'entrée, tandis qu'à Paris, les syndicats sont reçus chacun à leur tour par la ministre de la Justice Nicole Belloubet.
 

Des "avancées" pour FO


Ce jeudi mati, FO a ouvert le bal. A l'issue de la rencontre, Emmanuel Baudin, secrétaire général FO Pénitentiaire, a souligné certaines avancées : 

Il y a des choses qu vont dans le bon sens et qui vont reprendre une partie de nos revendications.Ce sont des choses qui vont demander du temps et ne changeront pas le quotidien des surveillants du jour au lendemain. On a mis le point sur le matériel qu'on pourrait avoir rapidement pour se protéger, comme des bombes à poivre ou des gels. (...)  Mais si on avance sur le sécuritaire, on est loin du compte sur tout ce qui est indeminitire et statutaire.

 

Youssef Badr, porte-parole de la Chancellerie, a annoncé une série de mesures. Sur le statut et la rémunération des surveillants pénitentiaires, les agents auront droit à une hausse de salaire de ... 28€ bruts par mois, d'ici 2022. Cela correspond au réalignement de la prime de sujétion spéciale sur celle de la police. Largement insuffisant aux yeux du syndicat : "Il faut une vraie réforme indemnitaire et statutaire. La ministre va nous revoir rapidement. En attendant, on va consulter nos collègues sur le terrain et maintenir la pression", a déclaré Emmanuel Baudin. La FO Pénitentiaire réclame également la généralisation de la catégorie B de tous les agents, ce à quoi le ministère a opposé une fin de non recevoir. La Chancellerie s'est engagé à créer 1100 emplois "dans les années à venir", sans avancer de calendrier précis.
 

Un surveillant qui rentre dans le pénitentiaire touche 1460€. Pour un policier, c'est 1900€. On demande ni plus ni moins que la même chose que la police


Côté sécuritaire en revanche, plusieurs annonces ont répondu aux demandes de FO, qui salue des "avancées". Des expérimentations vont être menées pour généraliser, dans certains cas, du matériel spécifique de sécurité comme des gilets pare-lames, passe-menottes, bombes au poivre ou pistolets à impulsion électrique va être . La ministre s'est engagée à créer une quatrième brigade cynophile (brigade de chien). Une "réflexion" est aussi lancée pour rendre systématiques les fouilles des visiteurs. La question des "contraintes juridiques" est étudiée sur ce point, précise le ministère.
 

"Diviser pour mieux régner"


Devant l'établissement pénitentiaire de Condé-sur-Sarthe, David, délégué syndical CGT, déplore que les syndicats soient reçus un par un et non ensemble : "C'est diviser pour mieux régner, accuse David. C'est une décision du ministère de vouloir les recevoir indépendamment pour contrer toutes les questions." En cas de table ronde, "tout le monde se mettrait contre Nicole Belloubet, estime le syndicaliste. Chaque syndicat apporterait des idées et ça irait à l'encontre de tout ce qu'elle apporterait." 
 
En marge de la rencontre, les agents - dont certains sont venus de toute la France apporter leur soutien - ne décolèrent pas : "Ca concerne tout le monde. Ca s'est passé ici mis ça peut se passer partout (...) On continuera à suivre tout le monde jusqu'au bout", affirme Maëlys, surveillante au centre pénitentaire de Rennes.
 Sur place : Stéphanie Potay, avec Damien Migniau

En ce neuvième jour de mobilisation, le tribunal administratif de Caen doit rendre ce jeudi sa décision après avoir été saisi d'une procédure de référé par deux détenus pour dégradation des conditions de détention. 
 
 
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