Remy Vita a quitté à Alençon, sa ville natale et son club de foot local à l'âge de 15 ans. Quatre ans plus tard, alors qu'il évoluait depuis la reprise du championnat de Ligue 2 avec l'équipe première de l'Estac-Troyes, il a rejoint dans les dernières heures du mercato, le FC Bayern de Munich.
C'est une petite pépite normande qui n'a jamais joué ni au Stade Malherbe Caen, ni au Havre Athlétique Club.
Rémy Vita n'a que 19 ans et samedi dernier, il était encore avec le groupe pro de l'Estac-Troyes, en déplacement à Toulouse. Un dernier match de Ligue 2 où il n'évoluait que depuis quelques semaines, sans que personne ne se doute vraiment des transactions en cours.
Rémy Vita a fait sa valise dimanche pour l'Allemagne. Le jeune latéral gauche de Troyes a signé pour trois ans, le temps de s'acclimater à un nouveau pays, une nouvelle langue.
OFFICIEL ? | Rémy Vita s'engage avec le Bayern II pour trois saisons ! Le latéral gauche français de 19 ans arrive de Troyes.
— FC Bayern Munich - France ?? (@munich_france) October 6, 2020
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"Il est arrivé hier au Bayern. Ce qui lui arrive est formidable. Il le mérite tellement. De nous tous, c'est le seul qui ne s'est jamais pris la tête avec ça", raconte heureux pour lui son ami de toujours, Steve Delacour, footballeur également mais encore dans le monde amateur.
? Rémy Vita file au Bayern ! L’Estac et le dernier vainqueur de la Champions League se sont entendus sur le départ en...
Publiée par ESTAC Troyes sur Mardi 6 octobre 2020
"Nous les copains, on a toujours cru en lui"
Rémy Vita est né à Alençon en 2001. Aujourd'hui, sa famille n'habite plus en Normandie, elle le suit plus ou moins dans ses voyages pour le football.Mais "ses années école de foot et copains de ballon", c'est bien à l'US Alençon qu'il les a vécu. Ses trois amis d'enfance ont commencé très tôt, pas lui.
"Nous on est rentrés au club dès les U6 / U7. On lui demandait de nous rejoindre parce qu'on le trouvait très fort quand on tapait ensemble dans le ballon. Mais il n'a pris une licence qu'à l'âge de 10 ans. Et il a fallu qu'on insiste", se souvient Steve Delacour, son ami. Ils étaient à l'US Alençon, une bande de quatre garçons, "une fratrie , c'est comme ça qu'on se definit. Et on ne s'est jamais vraiment quitté."
Il a toujours eu quelque chose en plus. Nous on le savait et lui ne se prenait pas la tête avec ça. Mais le voir arrivé, là, c'est une émotion forte. On est partis de rien. C'est difficile à réaliser. Je ressens une très grande fierté, pour lui. C'est comme un rêve. Et il le mérite tellement.
"Petit mais des qualités au-desus de la moyenne"
Dans son club d'Alençon, le président Nicolas Bansard a appris la nouvelle, ce mardi 6 octobre, avec une certaine fierté. "C'est toujours une récompense pour un club formateur comme le nôtre. On met des moyens pour notre école de foot et ses éducateurs, on voit le résultat. Tous les ans des jeunes partent vers des clubs pros mais ils restent souvent aspirants. Là, c'est vraiment une belle histoire. C'est formidable pour lui. Et ça nous rend heureux pour Rémy."
Bien évidemment le petit Vita a laissé des souvenirs à son Président. Quand il quitte Alençon à la fin de son année U15, c'est pour signer au SCO d'Angers, club pro voisin, mais pas normand.
Rémy Vita restera deux ans en Anjou mais ne sera pas conservé. Il réussira tout de même à rebondir à l'Estac-Troyes. Le club troyen bien connu pour la qualité de sa formation mise sur le jeune et le fait évoluer de la réserve N3 au groupe pro, assez vite.
"D'ailleurs ce fût déjà une bonne surprise de le découvrir cet été en Ligue 2 avec Troyes", explique son ancien coach Dimitri Hubert. Il s'est occupé de la progression du jeune apprenti de ses 14 à 15 ans. "Il a toujours eu un caractère bien trempé. C'est franchement formidable de le voir intégrer un club européen de cette taille-là. On est impressionnés. C'est franchement un sentiment à la fois de surprise et de fierté."
C'est d'autant plus chouette qu'il a un parcours atypique. Je garde le souvenir d'un garçon jovial, agréable et qui ne faisait jamais la tête. C'est important dans un groupe. Il avait sur le terrain une forte capacité de vitesse, c'est certain.
Cette belle évolution dans la jeune carrière de Rémy Vita fait ressurgir bien des souvenirs.
Il avait un petit gabarit. En U15, il faisait bien une tête de moins que les autres, ce qui parfois nous faisait douter sur son potentiel à devenir pro. Pour le reste, il avait des qualités au-dessus de la moyenne.
Pour le moment, il est encore un peu tôt pour passer à l'heure du bilan. Mais le club d'Alençon va toucher sa part du gâteau, dans les semaines à venir puisqu'il s'agit d'un transfert européen.
Pour sa préformation de 11 à 15 ans, le club devrait se voir attribuer un montant compris entre 10 et 20 000 euros. Une somme importante, surtout dans ces mois post-covid très difficiles en trésorerie, dans tous les clubs amateurs.
"Le plus important, c'est l'espoir qu'il donne à tous les jeunes qui jouent chez nous en ce moment. L'argent nous aidera à financer des choses pour eux."