Dans l'Orne, la commune de Chanu vient de voir son médecin partir, un an seulement après son arrivée. C'est le troisième en cinq ans. Aucun d'entre eux n'est parvenu à s'acclimater.
Son arrivée en octobre 2017 avait été fêtée dans ce village de 1200 âmes. Le vice-président du Département de l'Orne, Jérôme Nury, ancien maire de la commune voisine de Tinchebray, avait contribué à sa venue. Mais moins d'un an plus tard, le docteur Antonia Alonso Sanchez a décidé de fermer son cabinet. Raison invoquée: un manque de patients. "Malheureusement, dans ses habitudes de travail, elle a décidé de mettre en place des horaires rigides, de ne pas travailler le samedi matin", précise Thierry Aubin, le maire de Chanu, "si bien qu'un certain nombre de patients ne sont pas venus ou sont venus une fois mais ne sont pas revenus, parce qu'lle n'avait pas la disponibilité qu'avait l'ancien médecin".
L'ancien médecin, parti en retraite, n'a jamais pu être remplacé très longtemps. En cinq ans, la commune aura connu trois médecins différents dont deux étrangers qui n'ont pas réussi à s'acclimater à la région. De quoi désespérer et refroidir la population quant à un éventuel successeur, dans un territoire rural touché par la désertification médicale. Pour le député Jérôme Nury, seule une politique nationale un peu plus "coercitive" pourrait inverser la tendance. "Il faut que ces jeunes médecins, qui font leur leurs études notamment avec l'argent publique, on puisse les obliger à venir sur nos territoires ruraux pendant deux ans, trois ans ou cinq ans pour apporter ce service indispensable".
La commune de Chanu pourrait ne pas restée longtemps privée de médecin. Un jeune praticien, originaire de la région, a récemment rencontré la mairie en vue d'une possible installation.
Reportage de Damien Migniau et Carole Lefrançois
Intervenants:
- Thierry Aubin, maire de Chanu
- Jean-Pierre Delarchand, habitant
- Jerôme Nury, député