La gendarmerie nationale a lancé un appel à témoins concernant Michel Fourniret et son ex-compagne Monique Olivier afin de de recueillir de nouvelles informations "sur des enquêtes judiciaires en cours" dont l'une porte sur la disparition d'une jeune femme en 1993 à Saint-Christophe-le-Jajolet.
Sur l'affichette publiée par les gendarmes, une série de photos montre le tueur en série et son ex-compagne à différentes périodes de leur existence. Le texte qui accompagne les images précise : "si vous avez vu ou pensez avoir vu M. Fourniret et Mme Olivier (ensemble ou séparément) et que vous êtes en mesure de situer le lieu et la période, merci de contacter les services concernés à l’adresse mail suivante (infos-fourniret@gendarmerie.interieur.gouv.fr) ou par courrier à la boîte postale dédiée (INFOS-FOURNIRET BP 40000 95026 CERGY PONTOISE CEDEX)".
La gendarmerie a précisé à nos confrères de l'AFP que cet appel à témoins est "un outil de plus pour essayer de reconstituer leurs parcours de vie, comme on l'a fait avec Nordahl Lelandais", mis en examen pour le meurtre de la petite Maëlys en 2017 et renvoyé aux assises pour celui du caporal Arthur Noyer la même année.
Disparition de Lydie Logé : l'ADN a établi un lien, mais les enquêteurs ne disposent d'aucun témoignage
L'appel est lancé avec l'accord de la juge d'instruction parisienne Sabine Khéris qui est en charge des enquêtes impliquant le couple Fourniret. L'une d'elles concerne la disparition inexpliquée de Lydie Logé. Cette jeune femme alors âgée de 29 ans s'est mystérieusement évaporée le 18 décembre 1993 à Saint-Christophe-le-Jajolet.L'enquête a été relancée en 2018 quand des rapprochements ont pu être établis entre l'ADN de la disparue et des traces organiques retrouvées sur un matelas, dans le véhicule de Michel Fourniret. Jusqu'alors, les investigations menées de 1994 à 1998 puis de 2004 à 2009 n'avaient rien donné. "Il n'y avait pas d’hypothèses précises. Beaucoup de pistes ont été étudiées : suicide, disparition volontaire, l'entourage familial avait également été suspecté, c’est un dossier qui était et qui reste sensible, dont les plaies restent encore ouvertes" expliquait Hugues de Philly, le procureur de la république d'Argentan.
L'enquête a dès lors été reprise par le parquet de Caen qui a obtenu en juin dernier qu'elle soit dépaysée à Paris où sont instruites toutes les affaires impliquant Michel Fourniret. Les enquêteurs sont loin d'avoir percé le mystère qui entoure la disparition il y a maintenant vingt-sept ans. En décembre 1993, Michel Fourniret était supposé se trouver en Belgique. A-t-il pu aussi se rendre dans l'Orne ? L'appel à témoins permettra peut-être de faire progresser les investigations. Les gendarmes soulignent que "toute information même anodine est susceptible de faire avancer l'enquête et d'aider les victimes et leurs familles".