L’Agence Régionale de Santé et la préfecture de l’Orne ont déclenché le Plan blanc au centre hospitalier d’Alençon-Mamers. De nombreux cas de Covid-19 ont été constatés et l'établissement manque de personnel. La fermeture des urgences à Mamers a même été envisagée.
Cette cinquième vague de contamination au Covid-19 se traduit en Normandie par le déclenchement du « plan blanc » au Centre Hospitalier Intercommunal Alençon-Mamers (Chicam). Ce retour en force de l'épidémie est du moins la goutte d'eau qui fait déborder le vase. La décision a été prise mercredi 17 novembre 2021. 32 cas de Covid-19 ont été détectés. Parmi ces patients certains étaient déjà hospitalisés pour des symptômes liés au coronavirus et d'autres pour d'autres pathologies.
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— ARS Normandie (@ars_normandie) November 16, 2021
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Certains membres du personnel soignant sont également contaminés. L’établissement doit faire face à un important absentéisme lié à l’épuisement des équipes et à ces salariés contaminés. Les visites du public aux malades ont été restreintes au strict minimum "pour éviter les brassages de population et la transmission du virus", explique Ninon Gautier, Directrice des affaires générales du Chicam. Ce lundi 22 novembre, 28 patients étaient hospitalisés pour covid-19 alors que l'établissement ne compte que six places dédiées.
Un cruel manque de personnel
Cette résurgence de l'épidémie vient aggraver une situation déjà très problématique au sein de l'établissement en termes de personnel. En cette fin du mois de novembre, 22 postes d'infirmiers sont vacants et 10 équivalents temps plein manquent à l'appel au regard du fonctionnement actuel du centre hospitalier. Car, "pour rouvrir l’intégralité de son capacitaire, il manquerait en plus 14 postes infirmiers à pourvoir, soit 46 équivalents temps plein au total".
Pour faire face à cette situation, la direction recherche activement du personnel auprès de la réserve sanitaire nationale. En attendant de trouver une solution, les personnels ne peuvent plus prendre de congés annuels. « Des lits devront certainement être fermés mais tout est fait pour éviter la fermeture complète de services. » nous précise Ninon Gautier. La direction pourrait être amenée à prendre des mesures encore plus drastiques.
Les urgences de Mamers ne fermeront pas (pour l'instant)
Le centre hospitaliers d'Alençon-Mamers comprend deux établissements, l'un situé dans la préfecture de l'Orne, l'autre, à trente minutes de route, situé dans le département voisin de la Sarthe. Lors du comité technique d'établissement exceptionnel qui s'est tenu le 17 novembre dernier, la direction a annoncé son intention de fermer durant un mois les urgences de l'hôpital de Mamers à partir du 29 novembre. Elle espèrait, d'ici cette date, ne pas y être contrainte et assure tout faire pour éviter d'en arriver là. "La direction travaille quotidiennement avec l’encadrement supérieur de la Direction des soins à des propositions alternatives avant le 29/11 pour éviter toute fermeture de services", indiquait le communiqué diffusé par l'établissement vendredi dernier.
Cette annonce suscite la colère des syndicats et des élus locaux. L'intersyndicale FO/CGT a déposé un préavis de grève illimité à compter du mardi 23 novembre, minuit. Une manifestation est prévue ce mardi devant l'hôpital, manifestation à laquelle participera le maire de Mamers, Frédéric Beauchef qui a lancé ce weekend une pétition sur internet pour s'opposer à la fermeture des urgences. "Il y a des situations qui vont conduire à des drames, on le sait", dénonce l'élu local chez nos confrères de LMtv Sarthe.
Ce lundi 22 novembre, la direction du centre hospitalier a annoncé lors d'une conférence de presse que les urgences de Mamers ne fermeront pas le 29 novembre comme cela avait été initialement envisagé. La mise en place du plan blanc (gel des formations et des congés, rappel du personnel, heures supplémentaires) permet pour l'instant de poursuivre l'activité de ce service: "le planning de décembre et des mois à venir est assuré". Néanmoins, prévient la même direction, la situation reste "fragile".