Conseiller départemental de l'Orne et premier adjoint au maire de Flers, Lori Helloco (NFP) a été contrôlé en grand excès de vitesse début août. Lors de son arrestation, l'homme politique, avocat de profession, s'est révélé positif à la cocaïne. Un résultat qu'il conteste vivement.
Lori Helloco est pris dans le tourbillon médiatique. Lundi 30 septembre, Ouest-France révèle que l'élu local a été contrôlé à 164 km/h au lieu de 110 sur la 2x2 voies entre Briouze et Flers et testé positif à la cocaïne dans la foulée, le 7 août dernier. Si le conseiller départemental et 1er adjoint au maire de Flers reconnaît l'excès de vitesse sans sourciller, il s'insurge contre le résultat du dépistage de stupéfiant.
Pas de contestation de l'excès de vitesse
"C'était la fin de journée, il était 19h et j'allais à mon dernier rendez-vous, raconte le mis en cause. Sur une belle ligne droite, j'en ai profité pour décalaminer la voiture, ce que je n'aurais pas dû faire. J'ai commis l'excès de vitesse, je l'assume. Ça ne m'était encore jamais arrivé, j'avais 11 points sur mon permis de conduire", assure celui qui est avocat spécialiste du droit routier, et engagé dans la lutte contre la violence routière.
On peut respecter le code de la route pendant des années, surtout quand on fait 40 000 km par an, mais on n'est pas infaillible. L'objectif commun c'est d'améliorer la sécurité routière, et ce n'est pas parce qu'on commet une faute qu'on n'est plus en capacité à dire qu'on ne doit pas rouler vite.
Lori Helloco, conseiller départemental de l'Orne et 1er adjoint au maire de Flers
"Hors de question de reconnaître le test positif à la cocaïne"
Supérieur de 50 km/h au-dessus de la limitation de vitesse, l'excès vaut à Lori Helloco une rétention de permis de neuf mois. Sa voiture, une Citroën C6, est immobilisée. Lors de son arrestation, il est négatif au contrôle d'alcoolémie mais se révèle positif à celui de stupéfiants. "Je tombe des nues, c'est pas possible ! Je refuse d'y croire parce que je n'ai rien consommé", s'offusque alors l'élu, abasourdi du résultat de son test salivaire.
Aussitôt, il demande à bénéficier d'une contre-analyse. Les gendarmes le conduisent alors à l'hôpital pour les analyses de sang. De retour à son domicile, il consulte un médecin en télémédecine pour obtenir une ordonnance lui prescrivant des analyses sanguines et urinaires. Lori Helloco les réalise le lendemain matin, elles s'avèrent négatives. Il s'empresse alors de contacter la gendarmerie, mais deux mois après les faits, il n'a toujours pas de nouvelles.
"Je n'ai pas été auditionné et je ne suis toujours pas mis en cause dans le cadre de la procédure pénale", explique-t-il. Lori Helloco entend continuer à "se battre" pour prouver qu'il n'a pas consommé de drogue, fort de l'appui de personnes qui l'appellent pour lui rapporter l'expérience de la même mésaventure de "faux positif".
Par ailleurs, l'élu socialiste est révolté de la fuite de ces informations, et de la violation du secret de l'instruction. "Certains font fuiter les informations sans doute dans l'intention de nuire", analyse celui qui s'estime "victime d'une campagne de destruction massive" depuis plusieurs mois.
"Tu n'es qu'un collabo des Islamistes"
Candidat du Nouveau Front Populaire aux élections législatives du début de l'été, Lori Helloco explique que ses véhicules ont été dégradés lors de la campagne électorale, et qu'il a reçu après les scrutins une lettre de menace anonyme.
Dans celle-ci, le ou les corbeaux le traitent de "pauvre cave", de "collabo à Islamistes, grossistes du commerce de la drogue" et profèrent des menaces en cas de candidature aux prochaines élections. "C'est peut-être la rançon de l'exposition, mais c'est surtout difficile pour mes proches et ma famille, qui n'ont rien demandé", déplore le bras droit d'Yves Gouasdoué, maire socialiste de Flers depuis 2001.
En attendant, l'avocat se rend au tribunal d'Argentan en train, et bénéficie de l'aide de sa famille et de ses amis pour les autres trajets de la vie quotidienne et politique.