En France et ailleurs en Europe, la mobilisation agricole est de plus en plus forte. Outre les blocages routiers et opérations coup de poing dans les grandes surfaces, les agriculteurs en colère multiplient les actions, comme celle du 30 janvier à l'Office français de la biodiversité de l'Orne.
Après des actions de blocage contre Lactalis, des opérations de contrôle des poids lourds, et diverses mobilisations de contestation, les agriculteurs de l'Orne sous la bannière FDSEA et JA s'en sont pris à l'Office français de la biodiversité (OFB), ce mardi 30 janvier.
"Pratiques inadmissibles et normes abusives"
Une trentaine d'exploitants agricoles s'est donc rendue en tracteur au siège de l'organisation, au Pin-au-Haras.
Bien déterminés à mettre l'accent sur tous les points de tensions qui dérangent la profession, les agriculteurs ornais ont voulu frapper fort.
L'OFB, bras armé de l'Etat pour faire respecter la loi, agit comme une organisation opaque imposant ses propres règles aux agriculteurs. (...) Son attitude envers les professionnels de l'agriculture est révoltante.
Comuniqué de la FDSEA et des JA de l'Orne
L'OFB est en quelque sorte la police de l'environnement. Ses agents tiennent aussi à assurer la sécurité sanitaire des fermes, ainsi que la bonne santé des animaux sauvages.
Il est issu de la fusion de l'Office français de la chasse et de la faune sauvage et de l'Agence française pour la biodiversité, officielle depuis 2020. Son rôle et ses méthodes sont décriés par une partie du monde agricole.
"Nous sommes confrontés à des méthodes déplorables, vitupèrent la FDSEA et les Jeunes agriculteurs de l'Orne. Aucune approche préventive ou souplesse dans leurs sanctions, simplement une répression brutale."
Le siège de l'OFB emballé
En outre, ils déplorent le fait que les agents de l'OFB "débarquent armés dans les exploitations". En effet, ces derniers ont le pouvoir de police, et sont donc autorisés à porter une arme. Celles-ci seraient de nature à créer de la tension et de l'anxiété chez les agriculteurs, en plus de la pression mentale générée par les visites de contrôles des agents.
Ce mardi 30 janvier, leur protestation a pris la forme d'une action d'emballage du bâtiment abritant le siège départemental de l'Office français de la biodiversité.
Après avoir fait plusieurs fois le tour de l'édifice avec du film plastifié, les paysans ont allumé des fumigènes et graffé l'inscription "OFB, du balai", avant de déverser de la terre et des branchages au pied du bâtiment.