Le Haras du Pin, en Normandie, accueille cet été les Championnats d'Europe de concours complet. Du 9 au 13 août 2023, environ 80 couples cavalier/cheval se disputeront le sacre continental dans le cadre magnifique du Versailles du cheval. Mais au fait, en quoi consiste le concours complet ?
Cinq jours durant, la Normandie accueille le gratin européen du concours complet. Comme son nom l'indique, la discipline met en compétition les cavaliers et chevaux maîtrisant une palette de plusieurs pratiques, trois au total. D'ailleurs, il n'est pas impossible d'entendre parfois parler de "triathlon équestre".
Dans le concours complet se mêlent ainsi le dressage, le cross et le concours de sauts d'obstacles (CSO). À l’origine, il s'inspire du concours du cheval d'armes, un évènement militaire organisé pour déceler les montures aptes à partir au combat. Historiquement, de nombreux cavaliers étaient donc issus des rangs de l'armée, même si la tendance a évolué. Aujourd'hui, on dénombre plus de cavaliers professionnels que de militaires de formation.
Epreuve n°1 : le dressage, élégance et précision
Un concours complet débute toujours par l'épreuve de dressage. Sans nul doute la plus difficile à appréhender pour les néophytes. On ne va pas se le cacher, c'est aussi la partie la moins "fun" de la discipline, pourtant, pas la moins exigeante, bien au contraire.
"La base de tout, dans n'importe quel sport équestre, c'est le dressage", explique Emilie Flahaut, journaliste à France 3, spécialiste d'équitation. Ça permet de tester les aptitudes du cheval et son attention pour qu'il soit à l'écoute pour la suite de la compétition".
"Le cheval doit être attentif aux demandes du cavalier, souple, élégant", explique un juge. "C'est un peu de l'artistique, on préfère voir un cheval qui évolue dans la légèreté. On aime les chevaux dressés mais pas contraints."
Epreuve n°2 : le cross, discipline spectaculaire
Après la légèreté vient le moment de se montrer plutôt "guerrier". Le cross est l'étape la plus spectaculaire et aussi la plus dangereuse. Au Haras du Pin, ce samedi 12 août, les couples s'élanceront pour un parcours d'environ 6 km lors duquel les chevaux devront fournir une quarantaine d'efforts.
Parmi eux, des sauts d'obstacles, des passages dans des plans d'eau appelés gués, des accélérations dans ce que l'on dénomme des contrebas et des contre-hauts. Les juges établissent un temps défini pour parcourir le tracé. Le couple cavalier/cheval court seul, face au chronomètre.
Il n'y a pas un saut qui laisse un moment de répit. C'est une combinaison après l'autre, et une autre, et une autre. Il faut toujours être très attentif et garder l'attention du cheval parce que si on laisse une petite faute, il perd confiance.
David Doel, cavalier
Le cross, aussi appelé cross-country, est aussi une discipline impressionnante par le nombre de chutes qu'elle génère. Si la sécurité s'est grandement améliorée ces dernières décennies, elle demeure une donne d'adrénaline à l'état pur.
Epreuve n°3 : le saut d'obstacles
Ultime épreuve, le concours de saut d'obstacles. Elle cristallise toutes les tensions. Après le dressage, et surtout le cross, les chevaux sont fatigués, les cavaliers doivent donc s'attacher à une vigilance de chaque instant, et à une course au millimètre pour aborder les barres dans les meilleures conditions.
Pour maintenir le suspense jusqu'au bout, les passages se font dans le sens inverse du classement provisoire. Pour conserver sa place, il faut rester dans le temps imparti et ne faire tomber aucune barre, sinon, c'est la pénalité.
La France, la Grande-Bretagne et l'Allemagne figurent parmi les grandes nations du concours complet. Même si, ces dernières années, les tricolores n'ont pas été au rendez-vous des plus grandes compétitions internationales, Jeux Equesres Mondiaux ou Jeux Olympiques, les Français espèrent relever la tête lors des championnats d'Europe au Haras du Pin, et surtout, lors des JO de Paris, l'an prochain en 2024.