A La Ferrière-aux-Etangs, le conseil municipal débloque 10 000 euros afin de venir en aide aux familles les plus modestes. Des bons d'achats leurs seront distribués à la rentrée. Le maire en appelle aussi à la solidarité des foyers plus aisés : il les invite à faire un don au Centre Communal d'Action Sociale (CCAS).
"Ah oui ? Faut aller à la mairie ? " demande Anita. "Alors je vais y aller". Sa pension de retraite est "moyenne". Elle vit seule. Les prix qui grimpent l'inquiète. "Je sais pas ce que ça va faire tout ça. Faut qu'on suive..." Devant la boucherie, Christiane reconnaît qu'elle n'en aura pas besoin, mais elle juge intéressant ce coup de pouce : "Beaucoup de gens sont à cent euros près"
"J'ai bien conscience de ne rien révolutionner avec 100 euros, mais c'est un signal", se justifie Vincent Beaumont, le maire de La Ferrière-aux-étangs, "une commune de 1567 qui compte environ 800 foyers", précise-t-il. Beaucoup de familles doivent composer avec des revenus modestes et avec l'envolée des prix de l'essence, les fins de mois sont difficiles. "Beaucoup de gens travaillent à Flers, parfois plus loin encore. Ils sont dans une situation économique fragile".
Son adjointe en charge de la solidarité le mesure chaque jour. "La semaine dernière, nous avons dû débloquer une aide d'urgence pour un dépannage alimentaire dans une famille en difficulté", explique Laurence Lalès.
J'organise des visites de courtoisie auprès de la population. J'ai constaté que beaucoup de retraités avaient du mal à joindre les deux bouts. Mais ici, tout le monde se connaît. Personne n'ose le dire.
Laurence Lalès, adjointe en charge de la Solidarité, La Ferrière-aux-étangs
Des bons d'achat de 100 euros disponibles à la rentrée
Le conseil municipal de La Ferrière-aux-étangs a donc décidé de voter une subvention exceptionnelle de 10 000 euros pour le Centre Communal d'Action Sociale afin de financer des bons d'achat. "Soit 100 euros pour 100 familles, précise Vincent Beaumont. Les bons d'achats seront valables uniquement à la boucherie et au Coccimarket de la Ferrière ainsi qu'à la station-service de Saint-André de Messei".
"Aujourd'hui, beaucoup de gens vont dans les grandes surfaces en espérant trouver moins cher, explique Catherine Bortolussi qui gère la boucherie du même nom. Aujourd'hui, il faut que les gens arrêtent d'acheter du tout fait et qu'il réapprennent à cuisiner et à faire leurs courses chez les artisans locaux".
Cette aide est réservée aux foyers justifiant d'un quotient familial inférieur à 650. "Nous demanderons aussi des justificatifs bancaires". Les dossiers d'inscription sont d'ores et déjà disponibles. Ils seront examinés durant l'été. L'aide sera débloquée dans les premiers jours de septembre.
Les familles les plus aisées invitées à mettre la main à la poche
"On ne va pas tout régler, mais je suis très fier de cette initiative, poursuit Vincent Beaumont. On va ainsi pouvoir accompagner les mesures que l'Etat doit mettre en place prochainement." Est-il envisageable que ce soutien soit prolongé dans le temps ? "On verra. On fera un bilan. Cette aide représente 0,7 % de notre budget de fonctionnement. Ce n'est pas insurmontable, mais ce n'est pas rien non plus".
La commune aimerait aussi que cet élan de solidarité trouve un écho dans les ménages les plus aisés. "Ce que je souhaite, c'est que des gens puissent faire des dons au CCAS. Je rappelle qu'ils donnent droit à des réduction d'impôts. Je sais que les Français sont généreux. C'est très bien de donner à des associations qui œuvrent partout dans le monde, mais c'est bien aussi d'aider les gens d'ici".