Environ un tiers des salariés du site ornais de Thermocoax sont en grève depuis jeudi dernier. Face à l'inflation, ces employés du sous-traitant des filières nucléaires, aérospatiales et des micro-conducteurs réclament une augmentation des salaires de 7%.
"C'est la première fois qu'il y a une grève dans l'entreprise !". Fabien Costentin, référent CFDT, n'y va pas par quatre chemins pour résumer l'importance de la mobilisation d'une partie des salariés de Thermocoax de Caligny (61). Après des débrayages lors des dernières semaines, une centaine d'employés s'est mise en grève depuis jeudi 15 décembre.
Ce lundi marque donc le troisième jour d'arrêt de travail pour ceux qui réclament une augmentation des salaires pour compenser l'inflation. Leur volonté est d'obtenir une hausse de 7%, mais actuellement "la direction ne veut pas aller au-delà de 4,3%", explique le syndicaliste. "Au niveau des résultats de l'entreprise, nous concluons une année 2022 très correcte, les perspectives sont bonnes pour 2023, nous estimons qu'on peut se permettre de demander quelque chose".
Une entreprise en plein boom depuis 10 ans
Il y a peu plus d'un an, la société Thermocoax s'est installée sur le site Normand'innov, auprès de Faurecia, à Caligny, au nord de Flers-de-l'Orne. Auparavant, elle était disséminée sur quatre sites de l'agglomération. Ce regroupement était fondamental pour le développement d'une entreprise déjà en pleine expansion depuis une dizaine d'année, portée par les industries nucléaire, aéronautique, aérospatiale et les fabricants de semi-conducteurs, pour qui elle fabrique des plaques et des câbles chauffants.
D'environ 80 salariés en 2013, la société en compte désormais 300, dont 250 en CDI et une cinquantaine d'intérimaires. "Nos chiffres d'affaires ne se chiffrent pas en milliard, mais en trilliard" explique un gréviste, qui estime qui regrette qu'en cette période annuelle de négociation salariale, "la direction ne parle pas de pouvoir d'achat, mais de stratégie".