En manque de médecins, l'Orne compte les nouveaux généralistes qui s'installent

Dans l'Orne, on compte actuellement un médecin pour 1.500 habitants. C'est peu. Les jeunes médecins rechigneraient à s'installer en campagne. Pas tous.

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Les campagnes françaises voient leur population de médecins vieillir et souvent diminuer. C'est le cas dans l'Orne où l'on ne compte plus que 195 médecins. Soit un docteur pour 1500 habitants, alors qu'en France, selon des chiffres de l'Insee, la moyenne nationale est de 3,37 médecins pour 1.000 habitants. La situation est d'autant plus alarmante que leur moyenne d'âge est de 57 ans.

Heureusement, parfois, quelques belles histoires sont porteuses d'espoir. Notamment, lorsqu'un nouveau généraliste s'installe. Une jeune femme médecin de 33 ans vient de faire ce choix à Almenêches (Orne), un petit village de 700 habitants.

Reportage de Damien Migniau et Nicolas Corbard.

Intervenants : Sophe Gontier, patiente - Caroline Collignon, médecin. Reportage de Nicolas Corbard et Damien Migniau ©France 3 Basse Normandie

 

Cinéma : l'hommage aux médecins de campagne avec François Cluzet
Avec "Médecin de campagne", sorti en salles en mars dernier, le réalisateur d'"Hippocrate" Thomas Lilti a voulu faire un "film humaniste et optimiste" avec François Cluzet et Marianne Denicourt, pour "rendre hommage" à ceux qui soignent en milieu rural.

"J'ai voulu mettre au coeur du film cette médecine qui est un échange, de proximité, d'empathie, de confiance, où le docteur est aussi un confident, un assistant social, un ami, un compagnon", explique Thomas Lilti, 39 ans.

"J'ai fait des remplacements à la campagne, et j'ai découvert une médecine qu'on apprend peu pendant nos études, où le médecin reçoit autant du malade qu'il donne à son malade", a ajouté le cinéaste, lui-même généraliste de formation.

Après avoir mené en parallèle ses activités de réalisateur et scénariste et de médecin, Thomas Lilti a cessé de pratiquer il y a trois ans, au moment du tournage de son deuxième film "Hippocrate".

Cette histoire d'un jeune médecin dans l'univers hospitalier avec Vincent Lacoste, Reda Kateb et Marianne Denicourt, avait remporté un succès inattendu en salles fin 2014, rassemblant près d'un million de spectateurs et valant à Reda Kateb le César du meilleur acteur dans un second rôle l'an dernier. 

Dans "Médecin de campagne", le cinéaste, qui "n'a pas peur d'être catalogué comme le réalisateur médecin", revient à son univers de prédilection. 

Il raconte l'histoire du docteur Werner, incarné par François Cluzet, un généraliste qui soigne et rassure ses patients jour et nuit dans un coin de campagne, mais tombe malade à son tour.

Il voit alors arriver pour le seconder une ancienne infirmière devenue médecin (Marianne Denicourt). Au départ hostile à sa nouvelle consoeur, il va peu à peu accepter sa présence.

"Un phare, un repère"
Décrivant le quotidien de ces médecins de proximité, de fermes éloignées en visites à des personnages âgées, Thomas Lilti dit avoir voulu "rendre hommage" à ces praticiens qui sont pour lui "un trésor à sauvegarder".

"Hippocrate" était "très pessimiste, très critique sur le système hospitalier, l'erreur médicale, la guerre des services", explique-t-il. "Là c'est le contraire. C'est un film de divertissement, une fiction romanesque et pourtant j'avais envie de raconter la médecine, la campagne, tous ces gens qui vivent un peu isolés, délaissés par les pouvoirs publics et pour qui le médecin est un phare, un repère", ajoute-t-il.

"J'avais l'envie de faire un film humaniste, optimiste, sur la campagne et sur le médecin et la pratique médicale", une oeuvre qui "essaie de regarder le bon côté des choses, de se dire qu'il y a des gens qui sont de bonne volonté, des altruistes, des vies formidables à la campagne", poursuit le cinéaste. 

Pour ce film, Thomas Lilti s'est appuyé sur ses souvenirs et sur des anecdotes qui lui ont été racontées ou qu'il a lues, les croisant souvent. 

"On n'est pas dans le documentaire. Par contre, il y a une volonté de brouiller un peu les pistes, et de créer un sentiment d'immersion, de grande vérité", indique le réalisateur, soulignant que "très peu de films" racontent "vraiment la pratique médicale, le lien, le soin". 

Très crédible dans ses gestes de médecin, François Cluzet a "cherché dans ses souvenirs et a joué au médecin, mais avec énormément de talent", raconte Thomas Lilti, qui dit avoir parfois "eu l'impression de voir un vrai médecin, avant de constater qu'il n'avait pas mis son stéthoscope dans les oreilles".

Marianne Denicourt, elle, a rencontré des professionnels avant le tournage pour "faire le tour des choses", poursuit-t-il.

Thomas Lilti a lui-même servi de coach à ses acteurs sur le plateau, aidé par une infirmière. "Sur quelques cas rares, sur quelques gros plans, ce sont mes mains", raconte-t-il.

Son prochain film portera-t-il sur l'univers médical?" Je ne sais pas encore", dit-il. "Mais il y aura des liens de toute manière". 
(AFP)

Pour voir la bande-annonce du film, cliquez ici
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