Un concert de soutien est organisé ce dimanche 25 mars à La Lande Patry afin de venir en aide à une famille syrienne arrivée en août dernier. Nabil, aujourd'hui âgé de 70 ans, a trouvé refuge dans l'Orne avec sa femme et son fils. Il assiste, impuissant, à l'échec de la révolution syrienne.
L'adresse est tenue secrète, sait-on jamais... Sa vie de "révolutionnaire" lui vaut de s'être fait quelques ennemis dont la cruauté n'est plus à démontrer. Nabil est depuis toujours un opposant au régime de la famille Assad - il a passé quinze ans dans les geôles syriennes - et il a refusé de prêter allégeance à l'état islamique en 2014. Deux précautions valent donc mieux qu'une.
En mars 2013, Nabil est porté à la mairie de Raqqa par la révolution syrienne. Ce vieux militant communiste croit tenir sa revanche sur Assad. Mais moins d'un an après, la ville, située au nord de la Syrie, tombe aux mains de l'état islamique. Il refuse de se soumettre - "j'ai des principes" - et prend la fuite. En Turquie il se rapproche de l'ambassade de France.
En août dernier, il a posé ses valises quelque part dans l'Orne avec sa femme et son fils. Depuis son exil normand, il assiste à la lente agonie de Daesh et à la sanglante reprise en main de son pays par le régime. Mais ni l'âge, ni l'éloignement ne le feront renoncer : "Assad, c'est la dernière bataille. Il faut que notre peuple soit libre."
Reportage de Nicolas Corbard et Damien Migniau :