Témoignage. Cyclone Chido à Mayotte. "Les Mahorais sont très atteints", l'hôpital de campagne de la Sécurité civile bat des records de fréquentation

Publié le Mis à jour le Écrit par Fabrice Dubault

Une nouvelle équipe de pompiers du Gard vient d'arriver à Mayotte. Ils vont gérer l'ESCRIM, l'hôpital de campagne, déployé sur le stade de Cavani à Mamoudzou. 50 soignants pour accueillir jusqu'à 300 patients par jour, record de ce jeudi 2 janvier. France 3 a joint sur place le chef du détachement, il témoigne.

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Le 14 décembre dernier, le cyclone Chido a ravagé l'archipel de Mayotte dévastant tout sur son passage et occasionnant des dégâts matériels colossaux. Il a fait 39 morts et plus de 4.000 blessés dans le département français de l'océan indien.

Pour venir en aide à la population et soulager l'hôpital de Mamoudzou lui aussi en partie dévasté par le cyclone, l'ESCRIM basé à Nîmes, Elément de Sécurité Civile Rapide d'Intervention Médicalisée, a été envoyé sur place avec son personnel. Il s'agit d'un "hôpital projetable" en cas de catastrophe naturelle ou de crise sanitaire majeure.

La relève de la première équipe engagée à Mayotte

48 pompiers sont arrivés à Mayotte en début de semaine, pour prendre la relève de leurs collègues en poste depuis près de 15 jours. Ils travaillent avec 42 membres de la Sécurité civile pour faire fonctionner l'hôpital de campagne.

Parmi eux, le chef de détachement de l'ESCRIM, le Lieutenant-colonel Cherbetian, un pompier du Gard, déjà venu avec l'ESCRIM à Mayotte en 2021, durant l'épidémie de Covid.

En arrivant, il a eu de la peine à reconnaître les paysages et la ville de Mamoudzou.

Les dégâts sont énormes. L'île et les Mahorais ont beaucoup souffert. Les habitants sont très atteints. Ce cyclone a choqué la population, les enfants, beaucoup ne parlent plus, ils ont peur cela se voit.

Lieutenant-colonel Michel Cherbetian, chef de détachement de l'ESCRIM à Mayotte.

Ce jeudi 2 janvier, l'ESCRIM a accueilli 300 patients dans la journée, dont beaucoup d'enfants blessés ou malades.

"Nous ne sommes plus uniquement dans les soins des pathologies du cyclone. Mais dans les troubles induits. Les blessures dues à la reconstruction, souvent infectées faute de soins rapides. Les maladies qui se déclenchent après une telle catastrophe. Et puis, il y a les problèmes d'hygiène et les troubles liés au drame vécu par les Mahorais" explique Michel Cherbetian.

L'ESCRIM à Mayotte

En plus des 1.000 sauveteurs envoyés sur l'île, 48 sapeurs-pompiers et 42 sapeurs-sauveteurs s'occupent de cet hôpital temporaire.

Ils seront là tant que nécessaire, probablement au moins encore tout le mois de janvier.

Notre mission est de venir en aide aux habitants. Nous sommes là pour soulager l'hôpital de Mayotte et absorber le surplus de patients. D'abord à cause du nombre importants de blessés et parce que le centre hospitalier à lui aussi été victime du cyclone et ne fonctionne pas à son régime normal. En accord avec l'ARS de Mayotte, nous resterons tant que nécessaire.

Lieutenant-colonel Michel Cherbetian, chef de détachement de l'ESCRIM à Mayotte.

Les premiers secouristes de l'ESCRIM de retour à Nîmes

Les premiers pompiers du Gard qui sont intervenus à Mayotte juste après le cyclone sont de retour à Nîmes depuis ce 2 janvier.

Ils ont été accueillis par le colonel Thierry Carret, directeur du SDIS.30 et le médecin/chef Philippe Agopian. L'occasion d'une dernière photo souvenir de cette mission éprouvante avant quelques jours de repos.

Après avoir frappé Mayotte, le cyclone Chido a atteint le Mozambique le 15 décembre 2024. Le bilan fin décembre faisait état d'au moins 140 morts et plus de 620 000 personnes affectées.

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