C'est le revers de la médaille de la course à l'hygiène maximale. Depuis la pandémie de Covid-19, de plus en plus de Français utilisent des lingettes désinfectantes. Certains les jettent dans les WC, ce qui bouche les canalisations et casse les pompes de relevage.
Les canalisations bouchées par des déchets jetés à tort dans les WC : le problème existait déjà avec les serviettes hygiéniques et les couches pour bébés. Depuis deux ans, il est accentué par l'utilisation accrue des lingettes désinfectantes. Depuis la crise sanitaire, de plus en plus de Français s'en servent, et certains d'entre eux s'en débarrassent dans la cuvette des toilettes.
"C'est un vrai fléau"
Ce petit geste pour la propreté individuelle peut avoir de grandes conséquences pour la collectivité. "C'est un vrai fléau, se désole Jean-Christophe Desmonts, directeur eau et assainissement à Flers Agglo. Ça engendre des usures prématurées assez conséquentes des équipements, que ce soit les pompes ou les réseaux. Ça entraîne des bouchages réguliers sur les réseaux de la collectivité mais aussi sur ceux des particuliers."
VIDÉO - Dans l'agglomération de Flers, des lingettes qui coûtent cher
Biodégradables dans la nature, pas dans les canalisations
En conséquence, deux fois par mois en moyenne, les agents du service de l’eau de l'agglomération flérienne se trouvent dans l'obligation de déboucher une station d’épuration, un poste de relèvement ou des canalisations.
Ce qui pourrait expliquer le geste malheureux de certains usagers des lingettes, c'est l'inscription "biodégradable", souvent indiquée sur les paquets. Or, comme le précise Vincent Beaumont, vice-président de Flers Agglo, "les lingettes sont biodégradables dans la nature, mais dans notre circuit, elles le sont moins, eu égard au temps de traitement. C’est-à-dire qu'entre le moment où elles sont jetées dans la cuvette des toilettes et le moment où elles sont captées dans notre circuit par nos machines, le temps est trop court, ça s'agglomère".
Un surcoût de 100 000 euros
En bout de course, cela donne 100 tonnes de "bouchons" collectées chaque année par les agents de l'agglomération. Pour la collectivité, le surcoût est estimé à 100 000 euros, sans parler des conséquences pour l'environnement. C'est pourquoi elle vient de lancer une campagne de communication, pour casser la mauvaise habitude prise par les habitants du canton de Flers, mais aussi d'ailleurs, puisque la problématique est nationale.