L’association Règne animal récupère des chevreaux chez plusieurs éleveurs pour les proposer à l’adoption. Ces bêtes sont destinées à l’abattoir. La Normandie et sa verdure sont prisées pour accueillir ce type d’animal.
Comment ne pas craquer ? Ils ont une semaine lorsque Carine Demaurey les récupère. La fondatrice de l’association du Règne animal vient en aide depuis 2017 à tout type d’animaux, mais principalement des animaux de ferme destinés à l’abattoir :
Tous les ans, on récupère des petits chevreaux, car tous les mâles sont envoyés à l’abattoir. Seules les femelles sont conservées pour leur lait.
Carine Demaurey, fondatrice de l'association Règne Animal
La militante a démarché plusieurs éleveurs qui désormais la contactent au moment des naissances. Mais au fil des ans, elle constate qu'il y a de moins en moins d'adoptants : "les gens préfèrent des petites chèvres naines, et pourtant les chèvres élevées au biberon deviennent aussi attachantes que des chiens. »
La solution : consommer moins de lait animal
Carine reconnait que son action ne va pas permettre à elle seule de sauver toutes les bêtes destinées à l’abattoir : « on ne va plus pouvoir faire ça éternellement ! Il faut que les gens prennent conscience qu’à chaque fois qu’ils consomment des produits laitiers, ils envoient des bêtes à l’abattage, des veaux ou des chevreaux ! En 2023, je pense qu’il existe assez d’alternatives au lait animal pour pouvoir sauver les bêtes ».
Beaucoup de terrain et… des jeux
Les bêtes sauvées proviennent essentiellement de fermes en Ile-de-France et l’association vise des régions, comme la Normandie où les adoptants possèdent du terrain : « pour deux chèvres, il faut au moins 1700 m², entouré d’une clôture de 1,50 m. Il faut leur mettre des jeux dans le terrain pour pas qu’elles s’ennuient. Elles aiment beaucoup grimper et jouer, il faut aussi un abri bien fermé".
Les chevreaux sont récupérés à une semaine de vie. Les éleveurs les castrent à l’élastique. Ils sont ensuite nourris au biberon trois à quatre fois par jour pendant trois mois. "Les premiers temps, il faut les garder au chaud. Une fois adulte, les bêtes se nourrissent de foin ou d’herbe et raffolent de ronces », précise Carine.
Une entraide entre les adoptants
Un groupe de discussion entre adoptants s’est formé sur Facebook pour échanger sur les expériences de chacun. Chloé fait partie de ce groupe. Propriétaire d’un haras près de Mortagne-au-Perche (Orne), elle a adopté deux chevreaux en mars 2022. « Comme on les récupère très jeunes, ils s’attachent à nous … ils attendent le biberon et ils nous reconnaissent ! C’est carrément des pots de colle. »
Une vie royale pour les deux chèvres de Chloé qui sont en totale liberté dans les six hectares du haras parmi les chevaux, les chiens et autres poules. Un terrain de jeu parfait pour ces animaux qui adorent grimper :
Il peut y avoir aussi un côté pratique car ils mangent tout et je n’ai plus de ronces dans le haras.
Chloé , adoptante de deux chevreaux
"Et quand ils jouent ils se donnent des coups de cornes entre eux, mais jamais envers les autres animaux ou les humains », précise Chloé.
Si l’adoption d’un chevreau vous intéresse, vous pouvez contacter Carine du Règne animal au 06 17 56 79 65. Elle privilégie dans un premier temps les SMS et met en garde les personnes qui voudraient des chèvres tondeuses : "attention, une fois les bêtes élevées au biberon, elles ont besoin d’attention et nous sollicite tout le temps. Il ne faut pas prendre une chèvre en la laissant seule dans le terrain, elle sera malheureuse. Il faut s’en occuper ! »