Tuberculose bovine dans l’Orne: les blaireaux dans le viseur de la préfecture

Pour lutter contre la tuberculose bovine qui se propage dans le département de l'Orne, la préfecture du département prévoit un projet d'arrêté ordonnant d'abattre les blaireaux.

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Dans le département de l’Orne, la tuberculose bovine se propage à la faune sauvage. Parmi les animaux en question, le blaireau, ce petit animal noir et blanc qui se terre dans les pâtures, les talus, les chemins creux. Afin d’endiguer cette maladie qui pourrait se transmettre aux animaux domestiques, la préfecture de l’Orne a initié au printemps dernier une campagne de repérage et de collecte d’animaux trouvés morts en bord de route. Mais au regard de nouveaux foyers de contamination en élevage bovin, la préfecture veut aller plus loin par un projet d’arrêté ordonnant des prélèvements de blaireaux.

Une situation épidémique avérée

La contamination est suffisamment importante pour classer le département au niveau 3 du dispositif "Sylvatub" de surveillance épidémiologique de la tuberculose bovine dans la faune sauvage, soulignent les services de l’Etat. Les blaireaux étant directement ciblés, des opérations de prélèvements par piégeage ou par tir sont programmées dans le but de faire analyser les animaux capturés et de limiter la diffusion de la maladie au sein de la faune sauvage et des cheptels de bovins et de caprins.

Les associations de protection des animaux sauvages montent au créneau

Une opération qui n’est pas du goût de l’association de protection des animaux sauvages (ASPAS) qui, déjà, s’était insurgée contre le déterrage des blaireaux,  pratiqué ces derniers temps selon des méthodes violentes. 

« Le déterrage ou vénerie sous terre est une pratique cruelle et barbare, incompatible avec la reconnaissance des animaux comme être sensibles »

Association de protection des animaux sauvages

L'association précise: « les blaireaux endurent des heures de stress, terrorisés au fond de leur terrier, mordus par les chiens - parfois même les petits sont déchiquetés vivants pendant que les chasseurs creusent pour les atteindre. Ils sont extraits brutalement de leur terrier avec des pinces métalliques  qui leur infligent d’atroces douleurs, puis exécutés avec un fusils ou une arme blanche ». 

Les autorités veulent maitriser la situation sanitaire

Conformément au code de l’environnement, le projet d’arrêté doit faire l’objet d’une consultation publique. Le texte dresse le contexte, donne un premier bilan des contaminations depuis le début de la surveillance en 2016, indique les mesures du dispositif de prélèvements (Sylvatub) et évoque les enjeux sanitaires d’une maladie dont l’infection est d’évolution longue.  Les avis seront recueillis jusqu’au 23 septembre soit par Internet sur le site des services de l’Etat, soit par courrier postal.

Des méthodes de prélèvements « sans souffrance »

Pour répondre à la fronde des protecteurs des animaux sauvages, le projet de texte de la préfecture spécifie les modalités de piégeage. Un piégeage réalisé par « des  lieutenants de louveterie » aidés par « des piégeurs agréés » selon des méthodes « acceptables »: collets à arrêtoir à l’entrée des terriers ou à raz-de-terre posés sous l’autorité du service départemental de l’Office français de la biodiversité de l’Orne. Plus radical, le tir de jour ou de nuit est autorisé et réalisé, là encore, par les lieutenants de louveterie et les agents du service départemental de l’Office français de la biodiversité. Le texte précise que:

« les blaireaux capturés sont immédiatement mis à mort, sans souffrance au moyen d’une arme à feu"

Extrait du projet d'arrêté préfectoral

Placés dans des sacs plastiques étanches et identifiés par un numéro unique, les animaux sont transportés sur des lieux de collectes pour être ensuite acheminés aux laboratoires vétérinaires pour analyse.

Un quadrillage de l’opération

Pour rendre les prélèvements plus efficaces, un savant zonage a été déterminé: en premier lieu « la zone infectée », c’est-à-dire un rayon de 2 kms autour des pâtures et terriers considérés comme contaminés, « une zone tampon » où sont prélevés pour analyse les cadavres de blaireaux tués lors d’actions menées en dehors de l’opération dite « Sylvatub »; et enfin, une zone de prospection ou sont programmés des prélèvements de blaireaux ciblés sur les terriers situés dans un rayon d’un kilomètre maximum autour des pâtures susceptibles d’être contaminées, et ce, à raison de deux individus maximum par terriers.

Le blaireau de l’Orne survivra-t-il ?

Les opérations de prélèvements devraient commencer le lendemain de la parution de l’arrêté au recueil des actes administratifs de la préfecture de l’Orne et devraient s’achever le 31 décembre 2023.

Quant aux défenseurs des animaux sauvages, le Parti animaliste, en lien avec l’association pour la protection des animaux sauvages, annonce une distribution de tracts dans sept villes de Normandie, une manifestation le 18 septembre à Paris et une pétition pour sensibiliser le parlement à la cause des blaireaux de l'Orne. 

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