Le nouveau Sirius revient sur ses terres d'origine avec des écrans à la pointe.
C’est en grandes pompes que va être inauguré ce vendredi 23 septembre le nouveau pôle cinématographique d’art et d’essai du Havre, le Sirius. Le président de la Région Normandie Hervé Morin, le maire du Havre Edouard Philippe et la présidente du Centre national du cinéma (CNC) Frédérique Bredin ne vont pas tarir d’éloges sur cet espace dont ils ont soutenu la construction : un bâtiment flambant neuf, cinq salles tout confort, une scène, des technologies de projection dernier cri, une cafétéria, des rideaux de velours qui s’ouvrent devant les écrans et des ouvreuses comme autrefois.
Trois ans de travaux et près 5 millions d’euros de travaux
Le nouveau Sirius est revenu à son emplacement historique des années 90 quartier Danton, face à l’université et près de la gare et du tramway. Il se veut, selon son directeur Stéphane Foulogne "un cinéma de quartier, quasi permanent, avec des rencontres, des débats et des spectacles populaires". La Ville a apporté au projet une subvention d’un million d’euros et une garantie d’emprunts, la Région 800.000 € et le CNC 310.000 €.Un défi d’ouvrir un cinéma d’art et d’essais à l’heure des écrans, jeux vidéos et d’un zapping permanent, qui, reconnaît Stéphane Foulogne, ont "apporté de nouvelles façons de regarder une image et racontent plusieurs histoires dans l’histoire" ? Le directeur du Sirius a passé tout jeune son CAP de projectionniste, a pratiqué le cinéma ambulant dans la campagne cauchoise. Il reste nostalgique de la "communion" de 900 personnes dans une même salle éclatant de rire devant La Grande Vadrouille. Mais il y croit : "Un vrai cinéma de quartier, confortable et équipé de nouvelles technologies et à des prix abordables doit faire venir aussi bien les jeunes que le public familial."
Stéphane Foulogne propose quelque 400 films par an, une vingtaine de séances par jour et à des tarifs bas -« le cinéma est une éducation à l’image et doit rester populaire », avec notamment l’entrée à 3 euros pour l’université le jeudi-. Il entend bien aussi résister, comme d’autres salles Art et essais de la région (Omnia à Rouen, Lux à Caen ou Café des images à Hérouville-Saint-Clair). Et ce, en complémentarité au Havre avec le cinéma du patrimoine proposé par Le Studio et avec les salles du Gaumont, dans les Docks. Mais il s’étonne de l’investissement des 7,8 millions d’euros de la Communauté de l’agglomération havraise (Codah) dans le futur cinéma de Montivilliers, Les Arts, qui risque de "ne pas multiplier les spectateurs mais de les déplacer".