La Fédération Hospitalière de France alerte les préfectures départementales sur les conséquences de la pénurie de carburants sur certaines de leurs missions. Mêmes difficultés rencontrées par les professionnels du transport, qui peinent à assurer leurs activités.
De longues queues de voitures devant les stations-services, l'image est devenue habituelle depuis quelques semaines. Si la pénurie de carburant prend des proportions pénibles pour les automobilistes, elle provoque aussi des difficultés de fonctionnement pour certaines professions.
Voilà trois semaines que les salariés de la plateforme Total de Gonfreville L'Orcher et de la raffinerie ExxonMobil de Port-Jérôme sont en grève. La Cgt s'était dite prête à entamer dès lundi des négociations avec la direction à propos des salaires. Sans réponse, les sites en grève ont voté ce dimanche la poursuite de la grève.
Des transporteurs routiers au ralenti
En attendant que la situation s'améliore, les transporteurs routiers s'inquiètent de la prolongation de la pénurie. "On a pu faire cette semaine tranquille, sans aller à droite et à gauche pour faire le plein de carburant. Mais aujourd'hui je me retrouve dans une impossibilité de faire travailler mes camions plus de deux jours la semaine prochaine. J'ai déjà prévenu mes clients en leur disant qu'il serait peut-être impossible de faire les livraisons dans les délais", nous explique Olivier Métais des Transports Métais, entreprise située à Saint-Jacques-sur-Darnétal. "
Jeudi on a eu une livraison de 2000 litres, donc tous les chauffeurs ont mis entre 150 et 200 litres, c'est l'équivalent de deux jours de travail maximum. Sans ravitaillement, je ne peux plus travailler à partir de mardi soir
Olivier Métais, Transports routiers Métais à Saint-Jacques sur DarnétalUne
Une pénurie qui pourrait amener le chef d'entreprise à mettre en place du chômage partiel pour ses salariés .La priorité serait-elle donnée aux stations services plutôt qu'aux professionnels ? Sans doute, pense le chef d'entreprise. "Si ça continue ce seront les ambulances et les cars scolaires ou les taxis qui ne pourront plus assurer leurs fonctions" poursuit-il.
Priorité aux personnels de santé
Le Président de la FHF, Fédération Hospîtalière de France de Normandie, Christophe Bouillon, a alerté ces jours-ci les cinq préfectures départementales de la région sur la pénurie de carburant. Les établissements de santé et autres services médico-sociaux comme les services de soins à domicile, commencent à rencontrer des difficultés. La demande a donc été faite de déclencher rapidement le dispositif de réquisition des stations-services pour les personnels d'établissements et de services prioritaires. "Ce sont des établissements qui fonctionnenent 24h sur 24, on ne peut pas se permettre que des agents ne puissent pas se rendre au travail. Il y a aussi la situation de ceux et celles qui se rendent à domicile et qui dépendent d'un établissement de santé, et qui ne peuvent pas faire leur travail, tout simplement parce qu'ils ont du mal à trouver des stations-services ouvertes" argumente Christophe Bouillon. Il faudrait donc selon le président de la FHF de Normandie, disposer de créneaux spécifiques aux pompes, pour les personnels de santé.
L’accès aux carburants est en effet indispensable pour permettre aux professionnels de santé et établissements d’assurer la continuité des soins sur le territoire. Une centaine d'établissements sont potentiellement concernés sur le territoire normand.
L'appel lancé il y a deux jours n'a toujours pas reçu de réponse. Chaque heure compte, et les stations-services ferment les unes à la suite des autres, en raison notamment d'un afflux d'automobilistes ce week-end.