Personne ne saurait dire quand le Royaume-Uni quittera l'Union Européenne ni dans quelles conditions. De ce côté-ci de la Manche, les ports de Cherbourg, Ouistreham et Dieppe ont effectué des aménagements afin de pouvoir rétablir les contrôles des marchandises et des voyageurs.
Sur les deux rives du Channel, la perspective taraude les autorités portuaires : en cas de sortie sans accord, la Grande-Bretagne redeviendra un pays tiers. Chaque individu devra être contrôlé lors du franchissement de la frontière. Plus épineux encore, les marchandises feront de nouveau l'objet d'inspections douanières. Comment dès lors juguler le trafic et éviter l'engorgement des ports ?
Chaque année, 1,7 million de passagers, 500 000 voitures et 160 000 camions transitent entre la Grande-Bretagne et la France via les terminaux transmanche de la société Ports de Normandie. Le seul port de Ouistreham voit passer 100 000 poids-lourds et 2,7 millions de tonnes de marchandises.
Un trafic en hausse, en attendant le Brexit
"Ports de Normandie et ses exploitants (la CCI de Caen Normandie sur Ouistreham, la SAS Port de Cherbourg et la Régie du Port de Dieppe), en lien avec les services des Douanes, de la Police aux Frontières et de la DRAAF ont mis en place des installations opérationnelles dès aujourd’hui et donc prêtes à servir dès que le Brexit entrera en vigueur", écrit Ports de Normandie dans un communiqué. Il a fallu construire des bâtiments afin d'accueillir les Services d'Inspection Vétérinaire et Phytosanitaire, des parkings, des installations pour la Douane, et des locaux modulaires dédiés au contrôle des animaux domestiques.
Cette année, le trafic est en hausse de 1,5 % pour les passagers et de 6,5 % pour les marchandises. Il s'explique en partie par la bonne santé des lignes qui desservent l'Irlande. Ports de Normandie voit dans ces chiffres une forme d'attentisme des Britanniques en cette période incertaine. Pour preuve, le mois de mai est jugé "décevant".
Le trafic marchandises a été dopé au premier trimestre par la constitution de stocks au Royaume-Unis dans la perspective d'un Brexit qui devait intervenir en mars. Mais Ports de Normandie note que "depuis la fin du premier trimestre et dans un contexte marqué par les nouvelles incertitudes politiques et économiques britanniques, les échanges ont tendance toutefois à se tasser".