Victime d'un oedème pulmonaire cet été, Raymond Poulidor est décédé ce mercredi 13 novembre 2019 à l'âge de 83 ans, après plusieurs semaines d'hospitalisation à Saint-Léonard-de-Noblat, près de Limoges. Retour sur un champion qui a marqué son époque, et la Normandie.
En France, Raymond Poulidor fut sans doute le cycliste le plus populaire de l'histoire. Né dans le Limousin en 1933, il ne débute sa carrière professionnelle qu'à 24 ans. Une éclosion tardive qui ne l'empêche pas d'être rapidement un cador du peloton. Ses premiers coups d'éclat ont lieu en 1961.
À Rouen, la révélation
Il remporte la classique Milan- San Remo en mars et se pare de Bleu-Blanc-Rouge en septembre. Un an seulement après ses débuts professionnels, il devient champion de France, à Rouen, sur les terres de celui qui deviendra son grand rival Jacques Anquetil. De ce succès en Normandie naquit ce duel de légende.
Malchanceux à Lisieux
Raymond Poulidor a participé à 14 Tours de France, remportant 7 étapes, aucune d'entre elles en terres normandes. Précisons que la moitié des éditions auxquelles il a pris part ne traversaient pas la région. En 1964, le Creusois participe à sa première Grande Boucle et chute dès la première étape entre Rennes et Lisieux.
A l'arrivée dans le Pays d'Auge, 3 km avant la cité de Sainte Thérèse, il est projeté au sol dans une embardée collective et franchit la ligne 20 secondes après le vainqueur. Six ans plus tard, sur le même tracé, Poupou flairera le bon coup en sortant à 20 km de l'arrivée en compagnie de 13 malins. Il terminera 7ème dans le même temps que Godefroot, le vainqueur, et fera son entrée dans le top 10 du classement général (8ème).
Poupou et le Dr Mabuse
Poulidor fut le premier cycliste de l'histoire du Tour de France à subir un contrôle antidopage. C'était à Bordeaux le 28 juin 1966, à une époque où l'amélioration illicite des performances étaient monnaie courante. Il aurait notamment eu affaire à l'Ornais Bernard Sainz, alias Dr Mabuse. Le grand manitou du dopage dans le cyclisme, plusieurs fois condamné, déclarait en décembre 2018 : "Poulidor a couru jusqu'à 41 ans, il me doit sa seconde jeunesse".