Quels films de cinéma ont été tournés en Normandie ? Réponse avec "Action !"

Le saviez-vous ? Près de 700 films ont été tournés en Normandie. Une exposition intitulée "Action !" propose de découvrir le patrimoine normand au cinéma. Direction le Musée de Normandie pour une visite en avant-première avec Sandrine Berthelot, conservatrice et co-commissaire de l'exposition.

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De Marcel Carné à Wim Wenders en passant par Claude Chabrol, Claude Lelouch, Jean Renoir, François Truffaut, François Ozon ou encore Steven Spielberg, de très nombreux réalisateurs ont choisi la Normandie comme cadre de tournageLe premier film tourné en Normandie daterait même du début de l'histoire du cinéma avec un tournage à Granville dans "Le Christ marchant sur les eaux" mentionné dans les archives de Méliés

Pour nous raconter cette riche histoire du 7ème art, le Musée de Normandie revient sur 150 longs métrages de fiction réalisés en tout ou partie dans notre région. Des films évoqués à travers des extraits, des photos, des affiches mais aussi des maquettes de décor. 

La diversité des paysage normands attire les cinéastes

"La Normandie attire les cinéastes d'abord pour la diversité des paysages", explique Sandrine Berthelot, conservatrice au Musée de Normandie et co-commissaire, avec Emmanuel Luis de l'Inventaire général, de l'exposition "Action ! Le patrimoine normand au cinéma". Des paysages qui incarnent parfois d’autres contrées : le Pays de Galles dans "Les Deux Anglaises et le Continent" de François Truffaut, le Dorset dans "Tess" de Roman Polanski ou l'Écosse dans "Un bon petit diable" de Jean-Claude Brialy. 

Deux espaces géographiques ont particulièrement suscité l’intérêt des réalisateurs : La Hague, à la pointe du Cotentin, et la côte d’Albâtre, dans le pays de Caux. "Par ailleurs, les cinéastes viennent ici pour la luminosité, cette luminosité peinte par les impressionnistes du XIXème, et la proximité avec Paris", précise Sandrine Berthelot. 

Les gares normandes sur grand écran 

La gare ferroviaire et la gare transatlantique de Cherbourg ont été maintes fois filmées. Dans "Les parapluies de Cherbourg", la scène de la séparation entre Geneviève (Catherine Deneuve) et Guy (Nino Castelnuovo) se déroule ainsi sur le quai de la gare. Mais il y en a beaucoup d'autres ! "Nous avons placé un écran tactile et il suffit de cliquer sur une ville, Argentan par exemple, et vous retrouvez la scène de la gare, commente Sandrine Berthelot. Ainsi, ici, "Les vacances de M. Hulot".  

Outre les gares, les fortifications et les phares ont servi de décors naturels. Citons par exemple les tours Vauban de Saint-Vaast-la-Hougue dans "La Marie du port" de Marcel Carné et la tour de Tatihou dans "Marguerite et Julien" de Valérie Donzelli. Ou encore le phare de Gatteville, repaire de Richard Bohringer dans "Diva" de Jean-Jacques Beineix. 

Le littoral, un champ d'Action! inépuisable

"Avec le littoral, il y avait matière, ne serait-ce qu'avec Deauville !", s'enthousiasme Sandrine Berthelot. La rencontre de Jean-Louis (Jean-Louis Trintignant) et Anne (Anouk Aimée) à Deauville dans "Un homme et une femme" de Claude Lelouch
a en effet durablement placé cette station balnéaire en haut de l’affiche.

Mais ce sont tous les fronts de mer qui ont attiré les réalisateurs. Citons Henri Verneuil pour "Un singe en hiver", Claude Sautet venu à Luc-sur-mer pour "Un mauvais garçon" ou Claude Goretta à Cabourg pour "La dentellière". "Etretat fait partie des décors les plus prisés, explique la co-commissaire. Il y a même un film tamoul qui s'est tourné sur cette côte d'Albâtre pour avoir les falaises en fond, car elles sont mondialement connues !"

Au fil de l'eau et des villages 

La Seine est très présente dans le cinéma. "Nous avons fait un zoom sur le moulin d'Andé avec la maquette prêtée par la propriétaire mais aussi le livre d'or tenu par Marcel Pons pour le film "Jules et Jim", une archive inestimable.

La Normandie filmée est celle également des fermes et des villages pittoresques. "Pour le film "Normandie nue" de Philippe Le Guay, les scènes se situent surtout au centre du village sur laquelle il n'y avait rien donc pour créer une identité, il a fait construire un monument aux morts en polystyrène réalisé par la chef décoratrice, s'amuse Sandrine Berthelot. Dans l'exposition, nous avons pu rassembler le monument, les photos de sa conception en atelier et l'extrait de film."

Le monde urbain et industriel au premier plan 

"Là encore, il y avait matière !", note la co-commissaire. "Nous avons choisi de faire un focus sur Rouen, le théâtre des Deux rives à Rouen apparaît ainsi dans "Le goût des autres" d'Agnès Jaoui mais nous évoquons aussi d'autres patrimoines comme le théâtre de Cherbourg, l'ancien palais de justice de Caen ou encore les établissements de bains de Dieppe". 

La ville du Havre, "une ville très graphique avec l'architecture Perret", tient aussi une place importante dans le coeur de nombreux cinéastes. Comme Bruno Romy qui en a fait son décor dans "La fée". 

"Ce que nous souhaitons, c'est vraiment parler du patrimoine normand dans le cinéma, et amener les Normands à s'intéresser encore davantage à leur patrimoine par le biais du cinéma.

Concernant le monde industriel normand, "nous racontons par exemple l'histoire des mines de Diélette reconstituée en format réduit, ou encore ce magnifique travelling devant l'usine Tréfimétaux de Dives-sur-mer dans le film "Le Gitan" avec Alain Delon", explique Sandrine Berthelot. 

Abbayes et châteaux portés sur grand écran 

Le cinéma s’est aussi emparé des abbayes normandes, à commencer par la plus universelle, celle du Mont-Saint-Michel, dont la position privilégiée sur son rocher aimante les réalisateurs tant français ("La merveilleuse vie de Jeanne d’Arc" de Marco de Gastyne) qu’étrangers ("À la merveille" de Terrence Malick). "Le Mont-Saint-Michel apparaît dans une soixantaine de films !", s'exclame Sandrine Berthelot. 

Citons également les deux abbayes caennaises qui tirent leur épingle du jeu dans "Saint-Cyr" de Patricia Mazuy, qui réserve quelques plans à celle de Saint-Martin de Sées, aperçue plus longuement dans "Sade" de Benoît Jacquot.

"Parmi les châteaux, c'est vraiment Château-Gaillard qui a été le plus porté à l'écran", note la commissaire d'exposition. "Mais n'oublions pas le château de Tourlaville qui a servi de décor pour "Margueritte et Julien" de Valérie Donzelli qui raconte les amours incestueuses des enfants Ravalet. La ville de Cherbourg nous a d'ailleurs prêté la maquette du château. Une maquette utilisée pour les scènes de nuit extérieures car le vrai château n'est pas électrifié aux étages supérieurs !"

Les vestiges de la Seconde guerre mondiale, un décor naturel unique 

Les vestiges du Mur de l'Atlantique ont servi à de nombreuses reprises. "Les vestiges de Saint-Aubin pour "Mariage" de Claude Lelouch, les vestiges de Sainte-Marguerite-sur-mer pour "Submergence" de Wim Wenders, Saint-Martin de Varreville pour "Elle s'appelait Sarah"", égrenne Sandrine Berthelot. 

Impossible non plus de faire l'impasse sur le film "Le Jour le plus long". "Les archives départementales nous ont prêté le scenario originel et nous avons reconstitué la fausse maison qui s'enflamme à Sainte-Mère-Eglise", sourit la commissaire. 

Le patrimoine de la Reconstruction est également évoqué. "Par exemple, la rue au c har à Lisieux, dans laquelle tout le film "Populaire" de Régis Roinsard a été tourné". 

La parcours se termine par l'adaptation de romans de grands écrivains, notamment Gustave Flaubert, auteur de "Mme Bovary". "Un documentaire montre comment la chef décoratrice a transformé le centre-ville de Lyons-la-forêt. Chabrol a même fait mettre une fontaine au centre de la place, alors qu'on n'a jamais de fontaine dans les bourgs normands !" Le visiteur visionne ce documentaire assis dans les sièges... de l’ancien Pathé du centre-ville de Caen, un autre patrimoine normand du cinéma. 

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{} ©France Television

"Action, le patrimoine normand au cinéma" est à voir au musée de Normandie, enceinte du château, salles du Rempart, jusqu'au 21 août 2022. 

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